Mars est le mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. Le 4 mars 2020, de10h à 17h, au CHR d’Orléans La Source, dans son hall principal (Point Vert), une structure gonflable, représentant l’intérieur du colon, sera installée afin que le public puisse appréhender les techniques diagnostiques et de traitements du cancer colorectal. Différents stands accompagnés de mini-conférences et d’ateliers pédagogiques compléteront cette journée d’information dédiée au dépistage du cancer colorectal.
Colon Tour ©DR
Toutes les personnes entre 50 et 74 ans peuvent bénéficier d’un test de dépistage. Le cancer colorectal ne devrait plus causer autant de décès, si son diagnostic et sa prise en charge étaient anticipés. La participation au dépistage est faible. Alors que le nouveau test proposé est beaucoup plus performant, fiable, simple et pris en charge par la collectivité, le taux de participation n’atteint pas 40 % en région Centre-Val-de-Loire (https://www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr/mars-bleu-mois-de-mobilisation-contre-le-cancer-colorectal).
La cause principale en serait « les tabous autour du cancer colorectal ». Explication un peu simpliste, fragmentaire et insuffisante. Le patient peut avoir quelques difficultés de vocabulaire ou de gêne sémantique pour parler de « ses boyaux ou de son trou de balle » mais elles sont vite levées par le médecin traitant familier ou tout professionnel de santé de terrain, ayant un peu d’expérience. Il est vrai que ceux qui décident et mettent en place les campagnes de dépistage sont parfois très éloignés de la réalité du praticien exerçant au quotidien…
Quels peuvent être les autres freins au dépistage ?
- Pour obtenir le kit de dépistage, il est nécessaire de consulter son médecin traitant (https://www.ameli.fr/sites/default/files/Documents/4078/document/depistage-cancer-colorectal_inca.pdf). Les difficultés en rapport avec la pénurie actuelle de généralistes, ne leur laissent que peu de temps à consacrer à la prévention et au dépistage…
- mais surtout, de nombreuses études épidémiologiques (https://www.hindawi.com/journals/grp/2012/483417/) attestent d’une moindre participation au dépistage du cancer colorectal des populations situées dans les strates basses de l’échelle sociale. En clair, appartenir à une catégorie socio-professionnelle mineure, avoir un niveau économique et d’études bas sont corrélés avec une faible préoccupation pour la prévention et une moindre participation aux campagnes de dépistage (https://jech.bmj.com/content/64/4/318.short). Il y a peut-être là, une piste afin de rendre plus efficaces les campagnes de dépistage du cancer colorectal…
Plus un cancer colorectal est détecté tôt, moins les traitements sont lourds et plus les chances de guérison sont importantes. Parlez-en à votre médecin et faites-vous dépister !
JPB