Face à un dernier conseil municipal de mandature « normal » à Orléans, l’information politique de ce lundi 24 février à Orléans était celle des socialistes de l’opposition orléanaise qui claquent la porte du Parti Socialiste.
Les socialistes de l’opposition municipale orléanaise soutiennent le candidat écologiste Jean-Philippe Grand © SD
Le Parti socialiste n’avait pas besoin de cela mais c’est un fait, les élus socialistes de l’opposition orléanaise le quittent. Ainsi, Corinne Leveleux-Teixeira, l’ex-candidate socialiste à la mairie d’Orléans de 2014 qui siège depuis 12 ans dans l’opposition municipale a envoyé sa lettre de démission hier au PS pour exprimer, à l’instar de ses collègues du groupe, son désaccord avec la liste PS-PC qui n’a pas réussi ou refusé de faire alliance dès le premier tour des municipales avec l’écologiste EELV Jean-Philippe Grand. Toutefois explique l’élue : « Le désaccord est uniquement local, nous sommes en phase avec la ligne suivie par Olivier Faure au niveau national. » (Pour la petite histoire, l’actuel Premier secrétaire du Parti socialiste est titulaire d’un diplôme d’études approfondies, un DEA, en droit économique obtenu à… l’Université d’Orléans !)
Bilan mitigé de la mandature Grouard-Carré (2014-2020)
Les élus de gauche estiment malgré les turbulences récentes que ce mandat a été plus agréable que le précédent pour l’opposition, en terme de respect et de qualité d’écoute. Ils décernent même des bons points mais après 2015, quand Olivier Carré a pris les rênes de la mairie. Ils saluent notamment la fin du feuilleton de la rue des Carmes (voir Mag Centre du 18/01/2016), l’obtention de la reconstruction du Relais Orléanais in situ et son non-exil en périphérie mais aussi la création de l’incubateur numérique Lab’O, l’ancien bâtiment Famar qui, s’il fait l’unanimité aujourd’hui, a bien failli être démoli.
Mauvaise note pour la culture et la démocratie
En revanche, selon ces élus, le compte n’y est pas pour la politique culturelle de la Ville, malgré la présence de nombreux talents. Et de citer le transfert du festival de jazz au théâtre ( plusieurs candidats demandent son retour au Campo-Santo, l’été), l’abandon du projet Dessaux et celui de la cité musicale, mal ficelé selon eux.
L’opposition de gauche pointe aussi un « affaissement démocratique » : arrêt de la capture vidéo en direct du conseil municipal début 2015 (une pratique jugée alors trop coûteuse et pas assez regardée), transfert des conseils municipaux en début d’après-midi le lundi, un horaire jugé « compliqué pour les conseillers qui travaillent et qui a entraîné de l’absentéisme dans l’hémicycle », estime Corinne Leveleux-Teixeira et enfin le passage en Métropole « qui a fait disparaître de nombreux projets de l’ordre du jour du conseil municipal ».
Un groupe d’opposition fier de ses convictions de gauche et de son action
Sur leur propre bilan, les élus de gauche estiment ne pas avoir à « rougir » de leur travail : « Nous n’avons jamais renié nos convictions grâce à un groupe hyper-soudé, ce qui nous a permis notamment de défendre les plus fragiles comme sur les dossiers du Relais Orléanais et du CCAS » (voir Mag Centre 25/02/2016) , explique l’élue Marie-Emmanuelle Chauvin de Ruffray.
Corinne Leveleux-Teixeira rappelle également que le projet de centre aqualudique qui va ouvrir début 2021 à la place de l’ancienne maison d’arrêt, était l’une des propositions de son programme en 2014.
Corinne Leveleux-Teixeira abandonne provisoirement la politique
Corinne Leveleux-Teixeira ©MC
Toutefois, pour Corinne Leveleux-Teixeira, la rupture est plus complète puisqu’elle a décidé, pour des raisons personnelles et professionnelles (elle est professeure d’Histoire du Droit et Directrice de la Revue historique de droit français et étranger, à l’Université d’Orléans) de ne pas s’engager dans cette campagne, sans parler pour autant de divorce définitif avec la politique : « Douze ans d’engagement c’est long mais la politique, c’est une drogue dure, on n’y renonce pas facilement, avoue-t-elle donc je ne dis pas, pour moi c’est terminé. »
Sophie Deschamps