26En exergue de son recueil de poésie, Cortex, publié par les Editions du Bord du Lot, l’auteure orléanaise Marie Cabreval écrit ces lignes : « Faire et défaire des chemins intérieurs. Tisser du sensible sur l’invisible du corps. Ecrire des poèmes que l’on porte dans un désordre de voix. »
Cortex – Marie Cabreval
Au fil de cent-deux pages, voici de très beaux textes écrits d’un souffle, ardent et dansant, empli de compassion pour l’autre et dont les bonheurs d’écriture sont multiples. Chaque texte, chaque chant spontané et d’une fluide intensité, est une houle à la crête de laquelle l’écume du verbe fait aussi sens, de quelques images, simples, fortes ou abstraites.
Emoi et tendresse, espoir et confiance, aveu, amour et douleur, chair et lumière s’entrechoquent et surgissent de la belle écriture d’une poétesse qui aurait pour boussole l’intime goût du partage de vivre. « Le poème c’est le cri, c’est l’offrande sans retour », écrivait-elle déjà dans un précédent recueil, Anémie d’une route.
Ce Cortex refermé, voici le temps du silence. Comme un écho. Marie Cabreval est sans doute en train de respirer avant de nous écrire à nouveau. Sans doute prend-elle le temps de regarder d’écouter ce qui l’entoure, lui advient, la saisit, tout en interrogeant de manière intime ce moment où « il neige des morceaux de ciel ».
Jean-Dominique Burtin
Cortex, Poésie de Marie Cabreval, 102 pages, 12€. Collage de Marie Cabreval en couverture. www.bordulot.fr