Lancé en 2019 par la tête de réseau national du Mouvement Associatif, ce concept unique, qui débat d’une thématique d’actualité plutôt brûlante, incite les citoyens à interagir activement lors d’une conférence. L’antenne Centre-Val de Loire lui a emboîté le pas le 12 février dernier avec un tout premier rendez-vous.
Première édition du “Piment dans l’Assoc” organisé à Citévolia par Le Mouvement Associatif Centre-Val de Loire. ©EB
Au départ deux groupes, un « Oui » et un « Non ». Et au milieu une phrase à laquelle chaque participant souscrit ou pas : « Je suis responsable de l’impact néfaste du numérique ». Je suis d’accord avec cette affirmation, je reste dans mon groupe, je ne le suis pas, je migre vers le « Non » ou vice-versa en argumentant mon choix. Car telle est bien l’idée : susciter réactions, questions, doutes, argumentations autour d’une problématique de société. « Une thématique choc mais pas provoc’, explique Amélie Truchaud, chargée de communication à l’antenne régionale du Mouvement Associatif. Un sujet un peu brûlant, polémique, engagé, sur lequel les participants vont échanger et orienter le débat et les interventions des experts invités. »
Le numérique : poison ou antidote ?
Éric Vidalenc, économiste à l’ADEME et auteur du livre Pour une écologie numérique. ©EB
À l’heure où la transition écologique s’impose, Le Mouvement Associatif Centre-Val de Loire avait misé, pour ce premier rendez-vous à Citévolia (Fleury-les-Aubrais), sur « Le numérique poison ou antidote pour l’Environnement ? », une conférence-débat animée par Éric Vidalenc, économiste à l’ADEME et auteur du livre Pour une écologie numérique, et Guy Janvrot, représentant de France Nature Environnement. Parmi les points abordés, les paradoxes liés à la matérialité du numérique : « 80 % de l’impact environnemental est dans la fabrication des équipements, selon Éric Vidalenc. Alors que le numérique représente 10 % de la consommation électrique, on va utiliser de l’énergie décarbonné pour le faire fonctionner et utiliser des terres rares pour fabriquer les équipements. » Les atouts du numérique ont également été soulignés comme l’aide à la gestion des intrants en agriculture, le pilotage à distance dans l’industrie ou encore l’éco-conduite, ainsi que certaines inepties comme l’apparition de smart WC avec « l’installation d’écrans publicitaires dans les urinoirs. Il faut sortir le numérique de partout où il n’a rien à faire et rendre visible l’invisible par la traçabilité et le recyclage des composants », conclut Éric Vidalenc.
Porter ses choix en fonction des valeurs défendues
Cette première conférence-débat s’est achevée sur une cascade de chiffres et de bonnes pratiques à adopter par le monde associatif, égrenés par Guy Janvrot : « privilégier les logiciels libres, remplacer les P.J. par des liens hypertextes, choisir des hébergeurs locaux, utiliser des moteurs de recherche qui financent des projets environnementaux… Avoir une sobriété numérique, porter un choix en fonction des valeurs que l’on défend. »
« Travail ou emploi, la place des bénévoles et des salariés dans les associations » sera le prochain thème du « Piment dans l’assoc » fin avril. De quoi encore alimenter les réflexions.
Estelle Boutheloup