Otto, le nounours qui raconte la guerre aux enfants

Quelle belle idée de reprendre au Cercil pour ces vacances de février, le spectacle créé à l’occasion des RAMI de la Scène Nationale d’octobre dernier, ce magnifique et touchant spectacle librement interprété de l’œuvre célèbre, écrite et dessinée par Tomi Ungerer “Otto, autobiographie d’un ours en peluche”

Dans la peau de l’ours

Mais comment parler de la guerre aux enfants, leur en parler avec la gravité et l’émotion qui conviennent, tout en en désignant les causes accessibles à leur compréhension, c’est ce que réussit à faire ce récit pacifiste des pérégrinations d’un ours en peluche dans l’Europe en guerre Le récit est repris et adapté ici dans une mise en scène simple et limpide de Daniel Pinault, conçu comme un petit théâtre de marionnettes géantes. Accompagné à l’accordéon par Fred Ferrand et porté par le jeu magique de Guillaume Schenck, dont on ne saurait trop dire le talent tout en légèreté pour rentrer dans la peau de l’ours, c’est avec cette fantaisie dont il a le secret, que Guillaume emmène  les enfants par la main dans ce monde de la guerre où chaque épisode posera entre malheurs et joies, des bribes de réponses dans ces oppositions entre l’exclusion, la guerre, la violence et l’amitié, la fraternité, la compréhension mutuelle.

L’histoire d’Otto est un formidable conte pour ouvrir les enfants à la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah dans un esprit de pacifisme et de tolérance, servi ici dans une version théâtrale et musicale qui par sa simplicité n’en est que plus touchante.

Dommage qu’entre temps nous ayons appris la fin des RAMI qui nous privera de ces belles créations poético-théatrales…

GP