Techniques, solutions, règlementations, normes… Véritable base de connaissances scientifiques, ce nouveau site Internet, pensé par l’ADEME et le BRGM, invite particuliers, collectivités et entreprises à tout comprendre des géothermies et les inciter au développement de cette énergie propre et renouvelable.
La géothermie, comment ça marche ? ©BRGM
Locale, propre, compétitive et disponible en continue sur presque toute la totalité de l’hexagone (contrairement à l’éolien et au solaire), la géothermie demeure pourtant l’une des énergies renouvelables les moins exploitées en France (1,3% en 2017). Encore relativement méconnue, mais dont la filière s’améliore sans cesse, ses applications sont néanmoins multiples : chauffage de bâtiments, production d’eau chaude sanitaire pour la maison ou les éco-quartiers, ou de chaleur pour des process industriels, ou encore climatisation et production d’électricité par cogénération.
Un support scientifique et pratique
Plateforme géothermique du BRGM.©BRGM
Pour promouvoir et inciter au développement de la géothermie, le BRGM et l’ADEME se sont associés pour lancer une plateforme de référence, geothermies.fr : « un outil de diffusion de connaissances pour tout public, curieux comme professionnels et porteurs de projets », souligne Philippe Mikaël, responsable de l’Unité de développement de l’énergie et des systèmes géothermiques au Bureau de Recherches Géologiques et Minières. Un espace permet ainsi de découvrir les différents moyens d’exploitation de l’énergie thermique du sous-sol, et qu’il n’existe non pas une mais des géothermies : la géothermie « de surface » (à moins de 200 m de profondeur), qui fonctionne déjà sur plus de 175 000 sites en France. Et la géothermie « de profondeur » (à plus de 200 m de profondeur), qui enregistre 76 installations, essentiellement pour la production de chaleur. « La région parisienne totalise la plus forte densité d’opérations en géothermie profonde d’Europe », ajoute Philippe Mikaël.
La région Centre-Val-de-Loire propice à la géothermie
Opération de forage géothermique. ©D.Depoorter
En plus du volet pédagogique, le site propose un espace cartographique riche à échelle locale et régionale pour identifier les solutions les plus adaptées et les plus pertinentes aux territoires, le tout illustrer d’exemples d’opérations : de 20 000 m2 de serres horticoles à Coup’Flor à Cheverny (Loir et Cher), à 300 logements collectifs à Saint Jean de la Ruelle (Loiret) en fonction fin mars, sans oublier le complexe sportif CO’MET et le LAB’O d’Orléans, ou encore le bâtiment de la CAF du Loiret qui fonctionnera par géocooling dès cet été. « La région possède un bon potentiel en terme d’aquifère et de sonde géothermique, explique Philippe Mikaël, ce qui permet d’avoir une solution adaptée en tout point du territoire pour chauffer ou refroidir ». Quant aux entrepreneurs, il sera désormais plus facile pour eux d’anticiper la faisabilité de leurs projets grâce à un accompagnement par un animateur régional et un espace plus administratif, là aussi accessible en ligne, pour tout ce qui est des démarches, des régimes réglementaires, ou encore des aides financières.
De quoi donner une nouvelle impulsion à une filière qui accuse un retard et pour laquelle le Gouvernement ambitionne, à travers sa Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), d’atteindre les 4 TWh en 2023 pour les pompes à chaleur et les 3 TWh pour la géothermie profonde.
Estelle Boutheloup