Tout na va pas si mal dans les Ehpad. Au centre hospitalier de Blois, l’équipe de la Pinçonnière- la Forêt a construit un projet d’espace bien-être pour les personnes âgées ayant des troubles neuro-cognitifs, dépressives ou en fin de vie. Son partenaire, le Lions Club Blois Doyen lui a versé 600 euros.
Le docteur Bernard Mercier remet le chèque à Sabrina Louet animatrice à l’Ehpad de la forêt. Photo Jean-Luc Vezon
« La crise profonde de l’hôpital public ne doit pas cacher les belles initiatives de ce type permettant de créer du lien, d’établir une communication qui ne soit pas seulement médicale et de générer du bien-être », s’est félicité Olivier Servaire-Lorenzet, directeur du centre hospitalier Simone Veil de Blois, le 7 février dernier lors de la cérémonie officielle de remise du chèque par le club service.
En présence des docteurs Samira Touimi, responsable du pôle Grand âge, Katia Stankovic, médecin référent, et des soignants acteurs de ce projet collectif, chacun a pu mesurer et comprendre l’intérêt d’une salle multi sensorielle Snoezelen qui permettra aux accompagnants de créer une ambiance sécurisante propice à une attention individualisée.
Photo Jean-Luc Vezon
« Notre volonté est d’offrir aux résidents un lieu apaisant, confortable et proposant de multiples possibilités de stimulations via les différents sens (toucher, odorat, vue, ouïe, vibrations, vestibulaire, proprioception) », explique Anne Dahaba-Seguin, psychologue.
Un partenariat intelligent
Le chèque du Lions Club permettra notamment l’acquisition d’une colonne à bulles, de fibres optiques et de sources lumineuses et d’un diffuseur d’huiles essentielles. De son côté, le Centre hospitalier de Blois financera un projecteur d’ambiance, un disque à l’unité thème nature, un fauteuil Relax ou une couverture sensorielle lumineuse.
Panneau sensoriel et sac d’Augustine des outils pour stimuler les sens chez la personne âgée dépendante. Photo Jean-Luc Vezon
« Tous ces moyens mais aussi le panneau sensoriel ou le sac d’Augustine permettent de privilégier les situations de bien-être pour une meilleure qualité de vie. La salle de 20 m² devrait être mise en place en 2020 et une dizaine de professionnels formés », a précisé de son côté Sabrina Louet, animatrice dans cet Ehpad de 102 résidents. Président de la commission Alzheimer du Lions Club Blois Doyen, le docteur Bernard Mercier saluait pour sa part « une initiative accompagnée de façon volontariste par l’hôpital, qui part du bas et qui n’est pas imposée par des technocrates ».
Rappelons que la méthode Snoezelen, née en Hollande dans les années 70, est une approche non directive basée sur la relation. C’est une démarche d’accompagnement de la personne fragilisée, désorientée par l’intermédiaire d’expériences sensorielles positives pour apporter des moments de plaisir et d’épanouissement aux individus, en respectant leurs rythmes et leurs choix.
Des emplois en vue
Lors de son propos, Olivier Servaire-Lorenzet s’est montré optimiste quant à l’arrivée d’effectifs supplémentaires dans les six Ehpad du centre hospitalier de Blois, ce secteur constituant le pôle le plus important avec 650 lits : « Sans attendre la publication du Plan grand âge et autonomie, nous avons fait des propositions à l’ARS [Agence régionale de santé, NDLR] et au Département pour créer des emplois. Au-delà des primes, nous avons besoin d’effectifs supplémentaires. Face au défi du vieillissement, la direction est au côté du personnel et je pèserai de tout mon poids. »
Jean-Luc Vezon