Programmée ce samedi 8 février à la Chapelle St Mesmin,, la pièce Zaï zaÏ Zaï zaï révèle bien des surprises et des engouements. Ecrite d’après la BD éponyme, elle nous emmène avec entrain dans l’univers absurde de l’auteur et de la troupe du théâtre de l’Argument.
L’argument parait absurde, mais pas trop. Et l’adaptation en 50 minutes de la BD de Fabcaro nous offre de vrais moments de joie et de délire, servis par des comédiens-chanteurs particulièrement talentueux. Le prétexte ? “Fabrice, auteur de BD, est à la caisse d’un supermarché lorsque la caissière lui demande s’il a la carte du magasin. Las, il a beau fouiller ses poches, il ne la trouve pas, et se souvient : il a changé de vêtements et sa carte se trouve dans son autre pantalon“. Rien de terrible et, pourtant, dans ce monde ubuesque très proche de la réalité, tout va déraper. La caissière appelle la sécurité, Fabrice préfère prendre la fuite, et, en quelques heures, il deviendra l’ennemi public numéro un, objet d’une psychose collective imprévisible, entretenue et vécue minute par minute au fil des émissions d’une radio aux animateurs pas si irréels que ça.
Ils sont 8 sur scènes, jouant plusieurs rôles, sauf Fabrice, dans un rythme effréné à l’humour et au grotesque permanent, et cela fonctionne. «Pour ceux qui connaissent la BD, c’est exactement çà. On retrouve tous les dialogue“, entendait-on dans la salle à l’issue de la représentation. Et, sans conteste, “on rit beaucoup de ces journalistes qui prennent l’antenne pour ne rien dire, mais sur le ton de l’urgence, des gendarmes qui digressent et en font des tonnes comme s’ils tenaient un dangereux terroriste, de la panique de Fabrice, de la chanson façon « band aid » des auteurs de BD en soutien à leurs collègues… Et de l’absurde de la situation”.
Paul Moulin, le metteur en scène de cette pièce adaptée par Maïa Sandoz, que l’on retrouve tous deux sur scène, explique que “à la première lecture de cette bande dessinée on est saisi par l’humour ravageur et absurde (pas tant que ça) de ces quelques 66 planches. Cette farce en forme de road-trip est l’occasion pour l’auteur de tacler tout le monde: les policiers, les ados, les artistes bien pensants, les théoriciens du complot et, en très bonne place : les médias“.
Et, à l’arrivée, cette adaptation sous forme d’émission radiophonique pour 7 comédiens et un musicien ” fonctionne sans faiblir. Au point que l’on aurait de condamner les récalcitrants, si tant qu’il y en ait, à participer à un karaoké géant pour chanter en chœur la célèbre chanson de Joe Dassin. C’est peu dire si la peine est à la hauteur du plaisir offert ce soir là.
Jean-Luc Bouland
Nota : Le prochain rendez-vous théâtral proposé à l’Espace Béraire de La Chapelle St-Mesmin aura lieu le vendredi 13 mars, à 20h30, dans le cadre du Festiv’elles, pour la pièce “La cave”, interprétée par la Compagnie du Hasard