Occupant depuis octobre dernier le prestigieux poste de Professor à la Staatliche Hochschule für Musik de Fribourg, en Allemagne, Marius Stieghorst vient de diriger en décembre l’Orchestre du Capitole de Toulouse dans le Casse -Noisette de Tchaïkovsky, direction dont la presse a salué la précision rythmique et le souci de souligner le lyrisme et la poésie de l’œuvre. Chef et directeur artistique de l’Orchestre Symphonique d’Orléans, Marius Stieghorst se trouvera à la tête de son ensemble orléanais, le samedi 8 et le dimanche 9 janvier prochains au Théâtre d’Orléans pour un programme “Et la lumière fut”. Ce dernier célébrera Beethoven et Berlioz avec la la participation de la mezzo-soprano Julie Robart-Gendre.
Marius Stieghorst
Au cœur même de l’écriture
Ce lundi, à l’issue d’une répétition avec le pupitre des vents et bois dans les locaux de la Musique municipale, Marius Stieghorst s’illumine en nous montrant le fac-similé de la Cinquième symphonie de Beethoven qui ne le quitte plus et dont il n’a de cesse d’épuiser les trésors d’écriture de la main même de l’artiste: ” Ici je le vois dans sa création, comment il place les accents , comment il corrige, rature, comment il ordonne les instruments en fonction des thèmes, comment il indique les nuances, leur force ou la dynamique douce. Comme Shakespeare, Beethoven n’a de cesse de déborder et de casser la forme”.
Pourquoi avoir donné le titre “Et la lumière fut” à ce concert? “Parce que cette cinquième Symphonie est la première où l’on sent, où l’on entend le romantisme. Beethoven est le premier celui qui ne voulait absolument pas plaire et pavaner dans la cour. Il nous conduit ici du sombre à la lumière, à la rédemption, de la peine vers les étoiles. Dans cette œuvre, il commence du reste en do mineur et termine en do majeur très brillant.”
“Jouer ne suffit pas, il faut interpréter”
Julie Robard-Gendre
Lors de cette rencontre, Marius Stieghorst nous dit aussi que c’est la première fois qu’il va diriger cette œuvre: “Cela me fait peur parce-que je veux que ce soit réussi dans la densité, du rythme des accents sur le thème obsessionnel. Jouer la partition ne suffit pas, il faut l’interpréter”.
Quant aux “Nuits d’été”, de Berlioz ? “Berlioz est peut-être le compositeur le plus proche de Beethoven. L’idée cyclique du thme, il l’a du reste reprise dans sa “Symphonie fantastique”. En vérité, je crois que Berlioz sans Beethoven, ce n’était pas possible. Tous deux étaient des combattants.”
Quelques mots à propos de la mezzo-soprano Julie Robart -Gendre ? “Cette artiste est une très belle interprète. Côté tessiture, elle vient profondément des graves mais possède aussi ce côté lumineux de pouvoir modeler sa voix. Elle s’est immédiatement imposée à moi. Dans le chant intitulée L’Absence, sa présence est telle qu’elle est sans doute la réincarnation de l’amie de Berlioz qui aimait tout particulièrement chanter cet air”.
Pour la belle histoire le concert débutera par le “Menuet de félicitations”, pièce que Beethoven avait composé avec reconnaissance pour son ami Carl Friedrich Hensler. Voyons-y, aujourd’hui, la délicate attention de l’orchestre d’adresser u joli cadeau à Beethoven pour le deux-cent cinquantième anniversaire de sa naissance.
Jean-Dominique Burtin
Photos de répétition JDB
Samedi 8 février à 20 h 30, dimanche 9 février à 16 heures,
Théâtre d’Orléans.
Catégorie 1: 30€. Catégorie 2: 27/24/19/13€.
Réservations et ventes auprès du Théâtre d’Orléans, du mardi au samedi, de 13 à 19 heures.Tél : 02 38 62 75 30 (à partir de 14 heures ).
Billetterie en ligne : www.helloasso.com/associations/orleans-concerts
Programme
Menuet de félicitations (Beethoven): Beethoven a écrit ce menuet pour rendre hommage à son ami le dramaturge Carl Friedrich Hensler, directeur du Théâtre Josephstadt.
Les Nuits d’été (Berlioz): Six poèmes tirés du recueil La Comédie de la mort, de Théophile Gautier, dédiés à sa bien-aimée disparue, ont servi de matériau littéraire à Berlioz pour ces mélodies. Le titre choisi par le compositeur est une référence à Shakespeare, qu’il admire.
Symphonie n°5 (Beethoven): Avec son célébrissime « Pom pom pom pooom », la Cinquième Symphonie compte parmi les œuvres les plus connues au monde. Le compositeur affectionne cette formule de trois notes brèves suivies d’une longue, qu’il a déjà utilisée dans des œuvres antérieures. Il la place ici au premier plan, articulant sa symphonie entière autour de ce motif omniprésent, qui représente, selon lui, les coups du « Destin qui frappe à la porte ».
Avant-concerts
Un concert “En avant Beethov” est donné peu avant les concerts par les élèves des classes de Jean-Philippe Bardon (alto) et de Jean-Renaud Lhotte (violoncelle) professeurs au conservatoire à rayonnement départemental d’Orléans.
Samedi 8 février à 19 h 30, dimanche 9 février à 15 heures, hall du Théâtre d’Orléans.
Julie Robard-Gendre, mezzo-soprano
Cette artiste obtient brillamment son prix de chant au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Elle se produit sur de nombreuses scènes françaises, et se voit confier des rôles de premier plan. La saison dernière, elle a fait ses débuts à l’Opéra de Paris dans Les Huguenots (Meyerbeer) , puis dans La Flûte Enchantée (Mozart). C’est au conservatoire de Nantes que cette interprète commence ses études musicales et obtient ses prix de saxophone, flûte à bec, musique de chambre, de solfège et d’écriture.
« Beethoven, révolutionnaire et sensible »
Marius Stieghorst, à l’invitation de l’association Guillaume Budé donne ce jeudi , au Musée des Beaux-Arts d’Orléans, une conférence musicale intitulée « Beethoven, révolutionnaire et sensible ». Joignant la parole à l’art, le chef et pianiste met en lumière le compositeur d’une œuvre qui allie l’esprit de la révolution française aux forces émotionnelles propres au romantisme.
Jeudi 6 février à 18 heures, auditorium du Musées des Beaux-Arts d’Orléans, place Sainte-Croix.
Tarif réduit : 4 € pour les abonnés de l’Orchestre symphonique d’Orléans et les adhérents de l’association Guillaume Budé. Tarif plein : 7 €. Tarif jeune : 1,50 €.