Se tirer une balle dans le pied : un art gouvernemental

Qui veut savoir comment se tirer une balle dans le pied peut interroger notre gouvernement. C’est un art qu’il pratique avec talent. La deuxième quinzaine de Janvier en a apporté des exemples remarquables sinon retentissants.

La réforme universelle

Commençons par la fameuse réforme des retraites qui se veut universelle. Le Conseil d’Etat a émis à son sujet des critiques sévères. De là à penser pour tout un chacun qu’il aurait mieux valu la mieux préparer et l’accompagner de pédagogie avant de la mettre sur le marché il n’y a qu’un pas vite franchi. L’époque a changé, le travail évolue, la pénibilité aussi, il aurait été bon de rendre cela évident et ce faisant de créer la confiance avant d’asséner un texte à tiroirs. Après la rue en ébullition et les transports parisiens à l’arrêt, voilà que le parlement se prépare à une guerre de tranchée. Plus de 22 000 amendements déposés à l’Assemblée où pourtant le gouvernement a la majorité !

La valse des étiquettes

Dans l’urgence et à moins de deux mois des élections municipales le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a déclenché par une circulaire « la fronde des étiquettes ». La refonte du nuançage politique entendait faire disparaître les étiquettes politiques dans 95% des communes, soit jusqu’à 9 000 habitants, seuil à partir duquel les candidats sont obligés de désigner un mandataire financier. « Ça ressemblait à un hold-up » s’est écrié le député LR d’Eure et-Loir. « La nuance Divers Centre » créée pour la circonstance aurait permis à LREM d’être le seul parti à pouvoir  récupérer les listes divers droites et gauches sans aucune investiture mais avec un vague soutien ». Aussitôt les recours ont afflué au Conseil d’Etat. Le ministre a beau prendre acte sans renoncer tout à fait, les sages du Palais Royal ont bel et bien retoqué la dite circulaire.

“Faire preuve d’humanité”

Comme cela ne suffisait pas le gouvernement s’est opposé à la proposition de loi du groupe UDI-Agir qui proposait d’allonger à douze jours le congé payé par l’entreprise pour la perte d’un enfant mineur. Devant le tollé général, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a dû reconnaître que « l’exécutif a commis une erreur et qu’il faut trouver dans les tout prochains jours une solution ». Le président de la République s’est vu contraint de demander « au gouvernement de faire preuve d’humanité ». Un Emmanuel Macron qui, en plus, n’a pu éviter que deux candidats LREM , Griveaux et Villani s’affrontent à Paris et a dû renvoyer des élections municipales deux de ces ministres, l’un issu de l’Yonne Jean-Baptiste Lemoine, l’autre, Didier Guillaume, de la Drôme qui allaient s’affronter sur deux listes concurrentes à Biarritz dans les Pyrénées Atlantiques où ils venaient de se parachuter.

On attend la suite.

Françoise Cariès

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. Pas mieux!!!!
    Quand on est seul ou presque politiquement sur le territoire on prend ses “aises” et qu’importe des répercussions. Ou comment récupérer le local à bon compte.

Les commentaires pour cet article sont clos.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 3°C
    • après midi 12°C
  • lundi
    • matin 11°C
    • après midi 11°C
Copyright © MagCentre 2012-2024