Superbe solo de résilience et de poésie au CDNO

De ses parents artistes, Céline Milliat-Baumgartner n’a connu que quelques années puisqu’ils sont décédés dans un accident de voiture. Dans un texte magnifique, elle raconte tout ce qu’elle a reconstitué à partir de ses souvenirs, les toutes petites choses comme les grandes. Inventions, imaginations, dans de tels traumatismes, l’efficacité de l’histoire du passé compte plus que sa véracité. Le texte bouleversant que Céline a écrit et qu’elle joue sur scène en fait foi.

Tout d’abord dans le noir complet, le récit sans fard et assez bref de l’accident mortel des parents. Et puis dans la lumière, Céline Milliat-Baumgartner raconte comment on fait sans parents. Elle complète, petit à petit, la suite du récit, ce qui s’est passé le jour de l’accident, puis raconte des moments de son évolution, sans vraiment d’ordre chronologique ; ce n’est pas le problème.

Une simplicité émouvante

Puisque d’une certaine manière, elle est encore petite fille, elle est restée aux neuf ans qu’elle avait au moment de l’accident, même si elle se livre en adulte, avec un langage d’adulte. Et là est la force de ce récit, de ce spectacle. La simplicité, l’évidence, presque la légèreté de ce qui a dû pourtant être lourd à accepter, complexe à surmonter, parce que l’absence est mise en mots avec l’intelligence des adultes et la logique des enfants. Ce mélange permet de dire en filigrane la douleur sans faire pleurer, la dureté sans heurter, l’horreur de l’absence sans tourner le couteau dans la plaie.

Une scénographie efficace

Le dispositif scénique est à l’unisson : deux ou trois idées poétiques formidables impeccablement réalisées. La boîte à souvenir, boite à musique et aussi aux images, reflétée dans un grand miroir, apporte une douceur bien venue. Les projections, cette mer très simple qui tout d’un coup envahit le miroir et le sol, sont un beau moyen de dire l’intensité du moment raconté. Et le jeu des chaussures et des chaussons de danse, simplissime lui aussi, renforce le récit et sa véracité.

Pendant une heure, on reste accroché à cette petite femme fragile qui raconte l’histoire d’une jeune fille très forte qui a réussi à surmonter le coup du sort. On sait bien sûr que c’est elle, c’est son histoire, mais l’écriture du texte et sa théatralisation nous font partager cet émouvant destin avec une force étonnante. Et la chute nous fait penser que la thérapie théatrale fonctionne !

BC

Soli #1

Les bijoux de pacotille

Texte et interprétation : Céline Milliat-Baumgartner

Mise en scène : Pauline Bureau

Scénographie : Emmanuelle Roy

Deuxième séance samedi 25 janvier – 18h – Salle Vitez

Centre Dramatique National d’Orléans

 

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