A l’invitation du Conservatoire d’Orléans, l’ensemble de musique ancienne La Rêveuse a donné, salle de l’Institut, mardi et mercredi, “Le Rappel des oiseaux, petit cabinet de curiosités musicales“, charmant concert-conférence savant et ludique en direction de cinq-cents scolaires de classes de CE2 et de CM2 issus de dix écoles de l’agglomération.
Enchantement de printemps avant l’heure
Le temps d’une heure, Florence Bolton (viole de gambe) et Philippe Bolton, facteur de flûtes à becs, collectionneur et spécialiste des flageolets d’oiseaux, expliquent la fabrication de l’instrument, content la présence des volatiles dans la musique et l’évocation de la flûte dans l’histoire de l’art peint. Tout cela, Pan dans le mille, s’accompagne de quelques croustillants exemples, projections et démonstrations à l’appui.
Joignant la parole à la musique on y apprend comment charmer le serin grâce à la serinette, ce précieux petit orgue de barbarie à soufflets, ou comment le chant du coucou flûté est mis à contribution en compagnie de la viole et du théorbe (Benjamin Perrot). A chacun de se souvenir, par ailleurs, de ces temps lointains royaux et solaires où l’on apprenait bel et bien à chanter aux oiseaux en cage, dont à ce rossignol qui ne vocalise pourtant qu’aux temps des amours.
Battements d’ailes et applaudissements
Mercredi soir, lors d’un rendez-vous tout public, c’est devant une salle comble que La Rêveuse a donné cette même conférence en compagnie de l’Ensemble vocal Ephémères d’Emilie Legroux et de la chorale de deuxième année du conservatoire. Tout cela pour souligner à plaisir combien les oiseaux n’ont jamais cessé d’inspirer les compositeurs. Bref, voici un délicieux instant couronné d’applaudissements pareils à de grandes envolées de battements d’ailes.
Jean-Dominique Burtin.
Photos: M.Paquier-La-Rêveuse.
NB. A l’occasion de ce concert où l’on se penche sur le chant des oiseaux, on ne peut qu’avoir une pensée émue pour ce passereau australien, le Cassican flûteur (australian magpie), étonnant imitateur qui, en raison des incendies dévastant des mois durant l’Australie, a appris à émettre, à force de l’entendre, la lancinante sirène des pompiers. A écouter, si troublant, sur You Tube.