L’ancien maire grille tous ses concurrents sur la ligne de départ et détaille son projet municipal « original, innovant et crédible ». Non cumul à la Métropole, révision de tous les projets d’urbanisme, abandon de la cité musicale, retour de la trémie Jaurès et du festival de jazz « ancienne formule » : le « nouveau Grouard » affine sa vision de la ville.
Un programme riche de plusieurs dizaines de propositions
Conférence de presse improvisée en 24 heures, programme non encore imprimé sur papier : Serge Grouard est-il atteint de fébrilité ou d’impatience électorale ? Il y a 10 jours il annonçait que sa liste et son programme ne seraient pas dévoilés avant la mi-février. Peut être un « infox » pour « tromper l’ennemi » et prendre ses concurrents de court : toujours est-il que l’ancien maire a rendu public hier un projet étoffé, détaillé… mais non encore cadré financièrement. Un programme que Serge Grouard qualifie « d’original » (car co-construit avec une « participation citoyenne » riche de 11 000 propositions), « d’innovant » avec des projets nouveaux (mais si certains sont recyclés de la campagne de 2014) et enfin de « crédible ». Pas question en effet de « raser gratis ». Avec le grand argentier Michel Martin Serge Grouard veut construire un programme municipal « qui tienne la route financièrement » avec des projets revus ou abandonnés (comme la cité musicale sur la tête nord du pont de l’Europe), l’électrification totale du réseau de bus ou encore le projet de gare unique qui n’est pourtant au programme de personne !
« Pour le vélo nous n’avons pas été bons ! »
Serge Grouard défend son projet
Dès son élection le 22 mars l’équipe des « Orléanais au cœur » veut dresser un audit des projets mais aussi des finances. Serge Grouard est notamment inquiet de la « dérive financière de la Métropole dont la dette va gonfler de 60 millions d’euros cette année », mais aussi de projets de plus en plus couteux comme le Mobe passé de 5 à 15 millions d’euros en redoutant la même mésaventure avec CO’Met en construction. Tous les projets actuels seront donc revus ou repensés avec un cadre rigide : que les impôts n’augmentent pas comme cela est le cas depuis 1996. En promettant un gouvernement de l’éthique (les indemnités du maire et du président de la Métropole seront rognées), de la participation ou du partenariat, Serge Grouard promet aussi de ne pas cumuler les postes. Pas question donc d’occuper le siège de président de la Métropole, comme le fait Olivier Carré, revenant ainsi à la situation antérieure avec le duo Grouard à la ville et Lemaignen à l’agglomération. Par rapport à ses mandats passés Serge Grouard pratique peu l’autocritique sauf sur un point : les circulations douces et le vélo : « il faut le reconnaître nous n’avons pas été bons ». Même retour en arrière sur le festival de jazz passé du Campo Santo au Jardin de l’Évêché. Là encore retour à la situation antérieure « car c’est une demande de nombreux Orléanais ».
Un programme riche de dizaines de propositions
Le programme très détaillé se décline entre deux urgences (santé et sécurité), une priorité (l’environnement) et des engagements pour « une ville rayonnante » et « une ville bienveillante ». Voici quelques-unes de ces propositions disponibles sur le site www.lesorleanaisaucoeur.fr
Santé : un CHU Tours-Orléans
Première priorité de la liste : la santé avec notamment la création d’un centre de santé municipal avec des médecins salariés, création de maisons de santé à Dunois-Châteaudun et Blossières, licence santé à l’université, création d’un grand CHU Tours-Orléans.
Sécurité : renforcer la police municipale
Augmentation des moyens pour la police municipale, renforcement de la lutte contre la fraude, lutte contre l’immigration illégale, sortie de nouveaux arrêtés municipaux.
Une ville décarbonée
Subvention à la transformation du chauffage des particuliers, création de « fermes solaires » sans utiliser de surfaces agricoles pour alimenter 10 000 foyers, construction d’un méthaniseur dans l’agglomération, utilisation de l’hydrogène vert et du biogaz dans les transports en commun.
Une mobilité durable : vélos et parkings souterrains
Création d’un vrai réseau continu et sécurisé de pistes cyclables, aide financière à l’achat de vélos électriques, passerelle sur la Loire, extension et renforcement du réseau de transports en commun, navettes électriques, refus de la gratuité des transports (« qui alourdirait le déficit de TAO de 30 millions »), étude pour l’extension du tram, amélioration de la desserte ferroviaire avec Paris, nouveau plan de circulation, creusement d’un passage souterrain au carrefour Auchan près du Zénith, parkings souterrains sous la trémie Jaurès qui sera supprimée et près du théâtre.
Une ville-jardin
Création de parcs urbains aux Groues, à La Fontaine de l’Étuvée, au Sanitas, coulée verte sur les mails, végétalisation des toitures, moutons et chèvres pour entretenir les pelouses.
Une ville plus belle
Tous les projets actuels d’urbanisme seront revus, achèvement de la rénovation du quartier Carmes, projets Anru 2 à l’Argonne et à La Source, écoquartier aux Groues, fin de l’artificialisation des terres, réduction des déchets, défense des circuits courts et de l’agriculture bio.
Orléans rayonnante : soutien à l’activité
Modernisation des parcs d’activité, pôle artisanal en centre-ville, « LabO vert », insertion par l’emploi, projet de rénovation des Halles Châtelet.
Culture : retour du jazz
Festival de jazz recréé au Campo Santo, création d’un site artistique dans l’église Saint-Euverte et dans la l’ancienne chapelle de l’hôpital Madeleine, conservatoire transféré et reconstruit sur le site Madeleine et non plus dans la cité musicale de la tête nord du pont de l’Europe, spectacles gratuits pour les jeunes.
Sport pour tous
Installation d’un skate parc, rénovation de « fond en comble » du Palais des Sports, nouveau gymnase en centre-ville, sport-nature à l’Ile Charlemagne
Grande ville universitaire
Poursuite du projet Madeleine, accueil de nouvelles formations : prépas sciences po et école de la magistrature.
Ville bienveillante
Nouvelles politiques pour les jeunes, les aînés (création de « pavillons seniors » pour rompre l’isolement et les personnes handicapées, promotion du « rôle de l’animal comme médiateur et soutien au quotidien », protection des femmes victimes de violences.