Les paroles justes d’Ambre Blanès

Ambre Blanès, Orléanaise d’adoption, a créé fin 2018 une activité de coaching atypique « Le Mot Juste » qui propose des contenus écrits mais aussi une aide à la prise de parole en public. Un accomplissement difficile qui a demandé beaucoup d’abnégation à cette franco-espagnole de 30 ans qui rêvait depuis toute petite de vivre de l’écriture et de rencontres. Portrait d’une jeune femme lumineuse et attachante.

Ambre Blanès, Orléanaise d’adoption qui sait trouver les paroles et les mots justes©SD

Dès son arrivée, Ambre Blanès illumine la pièce avec son regard pétillant. La conversation s’engage très vite autour d’une tasse de thé, sous un beau ciel d’hiver. Son bleu à elle, c’est celui de Marseille où elle a passé les 25 premières années de sa vie entre des parents aimants, une mère espagnole très présente et un père français, plus en retrait, « un taiseux », concède t-elle. Un parcours de petite fille modèle douée, sans accroc, jusqu’au baccalauréat (obtenu à 17 ans) avec une prédilection pour l’art et la littérature même si, dit-elle, « J’ai été élevé dans la méfiance du monde ». 

Un professeur lui barre l’accès à hypokhâgne

« Je voulais faire hypokhâgne et khâgne [classes préparatoires de littérature post-bac, NDLR] pour le prestige, assume t-elle, mais ma professeure d’histoire-géo a opposé un non catégorique ». Par défaut, Ambre entame alors des études de lettres à Marseille et là elle a « un premier déclic pour le métier d’enseignante-chercheuse, en fait, (elle) voulait fouiller la littérature ». Des lectures-clé vont lui offrir un regard nouveau sur le monde et l’envie d’envoyer valser son image lisse de petite fille modèle – Genet, Ionesco, Becket et surtout Simone de Beauvoir et ses Mémoires d’une jeune fille rangée. L’art est toujours présent, avec un petit job étudiant dans une galerie d’art « juste en face de chez (elle) ». Puis arrive la réforme Pécresse de 2007 et le blocage des universités. Un conflit qui lui ouvre les portes de la poésie grâce aux cours clandestins d’un professeur dans un tout petit théâtre de la ville. Coup de foudre immédiat pour Baudelaire et Verlaine, entre autres.

Changement d’orientation et de vie

Ambre Blanès, l’amour des mots

Sa licence de lettres en poche à 21 ans, elle bifurque et intègre la prestigieuse Ecole de commerce Euromed où elle met à jour ses connaissances en économie, finances et monde de l’entreprise. Par ailleurs, un premier stage d’études la conduit à Londres durant cinq mois : « un vrai coup de foudre pour la ville et une première expérience hors du nid familial. » 

Nouveau départ et premier job.

Toutefois, lors d’un nouveau stage de quatre mois à Marrakech dans l’industrie du luxe,  Ambre comprend subitement qu’elle fait fausse route. Elle passe néanmoins son diplôme mais à 23 ans c’est le retour à la case départ chez papa-maman. Elle cherche alors du travail à Paris sans en trouver. Finalement elle est embauchée comme manager dans une boutique de fringues  à Marseille. « J’y ai appris la vie, le monde du travail. Humainement, c’était très enrichissant. » Mais au bout d’un an elle fait un (petit) burn-out : « Je ne faisais que travailler, je n’avais plus de vie sociale.»

Débuts difficiles à Orléans.

A 24 ans, la vie d’Ambre bascule à nouveau après la rencontre d’un Orléanais, elle emménage fin 2015 dans la ville johannique : « Je me rapprochais aussi de Paris. » Mais ne rêvons pas, le parachutage est brutal : « Je découvre une ville plate, il pleut tout le temps, il ne se passe plus rien après 19 heures. Je n’ai ni amis, ni famille, ni travail, ni activité, ma place n’existait pas, j’ai dû la créer .» Toutefois, armée de courage et de détermination – elle en a vu d’autres – elle enchaîne les petits boulots : assistante dans un magazine local, prof de français, chargée de communication à la mairie de Beaugency. Bénévole à l’Open d’Orléans puis premier job – décevant – dans une entreprise de courtage en assurances. Des débuts difficiles donc mais Ambre s’accroche.

Sauvée par le dodge-ball et par … Londres.

En parcourant les stands de Rentrée en fête en septembre 2016 à Orléans, elle découvre le dodge-ball,  « Ça m’a sauvé la vie” », s’exclame-t-elle. « J’ai enfin commencé à avoir une vie sociale ! » En janvier 2018, elle retourne à Londres pour une compétition de dodge-ball justement . Elle en profite pour fêter son anniversaire sur un rooftop où elle sympathise avec des inconnus et là miracle : « Je me sens à nouveau belle, libre et intelligente. Du coup, j’ai envie de renouer avec ma passion première, l’écriture, et d’oser enfin en faire mon métier. » 

Création de son entreprise de coaching « Le mot Juste ».

« J’avais ce projet en tête depuis 10 ans, du coup le 15 octobre 2018, j’ai mis 10 minutes à créer mon entreprise Le mot Juste ! » (rires). Une activité désormais partagée entre rédaction de contenus pour des journaux et des magazines et un accompagnement à la prise de parole en public auprès de personnes très variées. « Je veux apporter aux gens plus de facilité à exprimer ce qu’ils sont vraiment. » Et les propositions s’enchaînent, un rôle de médiation pour un TedXBlois à Chambord le 16 novembre  sur « l’effet papillon », une chronique Sexo dans Edith Magazine et, le 4 décembre dernier,  l’organisation d’une conférence au FRAC avec le planning familial.

Le papillon a pris son envol de belle façon. Aujourd’hui Ambre Blanès partage sa vie entre Orléans et Londres mais elle aimerait s’installer dans la City pour y vivre d’autres aventures mais chut… c’est son jardin secret.

Sophie Deschamps. 

 

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