Alors que les esprits sont tournés vers le proche scrutin municipal, la principauté monégasque échappe à la glorieuse incertitude des élections : ce petit pays dont le prince est sans doute un enfant, mais de la balle jaune au printemps et du ballon rond le reste du temps, ne connaît pas l’effervescence démocratique, partagée entre monarchie d’opérette et oligarques russes.
La magie de la coupe de France
Et pourtant, la magie de la coupe de France transforme pour un soir les citrouilles en carrosses et les travées désertes du stade Louis II en match à guichets fermés au « grand clos de La Source», avant de muter en éventuel chaudron vert au tour suivant, histoire de prendre le quart, bref, de passer du Rocher aux mânes du géant vert Roger Rocher.
Une mi-temps princière. Le petit prince Ben Yedder
Wissam Ben Yedder © Bigmatbasket wikipedia
Mais la barre est bien haute face à un club demi-finaliste de la Ligue des champions il y a peu, et qui garde des joueurs exceptionnels avec le retour de Jovetic, la sûreté et la classe de Lecomte, la finesse technique de Golovine et l’efficacité du buteur Ben Yedder. En revanche, le grand espoir Augustin tarde à confirmer, et la défense, fébrile dans ses relances et coupée de son milieu, n’est pas du niveau d’un prétendant au podium.
Si le petit poucet joue crânement sa chance, il est trop vite cueilli à froid pour préserver le suspense. Au regard des occasions franches un 4-0 ou 4-1 à la mi-temps pour l’ASM n’aurait rien eu de scandaleux. La faute à un Wissam Ben Yedder déchaîné, buteur supersonique à la 36e après avoir été passeur décisif au profit de Keita Baldé à la 27e, Baldé auteur d’un doublé après avoir ouvert le score dès la 11e, pire scénario pour les locaux et pour un public déjà frigorifié.
Une révolte trop tardive. La fondation Carnejy
Un peu abattu par l’ampleur du score à remonter à la mi-temps, les Pryvatins donnent l’impression après la pause de se satisfaire de ne pas davantage prendre l’eau, et il faut patienter jusqu’aux dix dernières minutes pour voir le public se réchauffer et vibrer à nouveau. Déjà buteur providentiel contre Toulouse pour la qualification en 32e, Carnejy Antoine coupe un centre puissant de Moutiapoullé pour sauver l’honneur pryvatin à la 82e mn sous les ovations du stade de La Source.
Un peu tard pour rêver à une remontada, mais de quoi quitter la tête haute une compétition à laquelle les bleus ont pris goût depuis deux ans.
Paul Vuizet pour Magcentre