La fronde s’organise contre la décision du ministre de l’Intérieur de ne plus attribuer de couleur politique aux candidats sans étiquette dans les petites communes lors des municipales. Soutenus par Damien Abad, président du groupe les Républicains de l’Assemblée nationale, la fédération des Républicains de l’Ain dont Damien Abad est le président a déposé un recours devant le Conseil d’Etat »Le but est d’avoir une démarche juridique et pas seulement politique » dit Damien Abad, « cette circulaire porte atteinte à la libre expression du suffrage et à la libre expression » explique-t-il. Du Rassemblement national au Parti socialiste, l’opposition est vent debout contre cette décision du gouvernement, à qui elle reproche de vouloir “camoufler” les résultats des municipales de mars.
Contre le “nuançage” arbitraire des préfets
Lors d’un déplacement à Rennes Christophe Castaner a défendu sa position : « Il ne s’agit nullement de supprimer les étiquettes politiques. Tous les maires, toutes les équipes municipales qui seront élus pourront dire leur couleur politique. D’ailleurs, quand elles déclarent leur liste, elles peuvent, si elles le souhaitent, déclarer une étiquette politique.Ce que je supprime, c’est que dans les communes de moins de 9.000 habitants, les préfets s’arrogent un droit: celui de donner une étiquette politique qui peut ne pas être conforme à celle voulue par les candidats et donc par les futurs maires. Le nuançage* arbitraire par les préfets (…) a toujours été contesté“, a-t-il souligné. Avant d’ajouter « Il y a une émotion politique du moment, elle passera (…) On voit bien l’instrumentalisation politique qui en est faite. C’est un choix: j’ai écouté les élus locaux, d’autres écoutent les appareils politiques », a-t-il conclu.
F.C.
*Le « nuançage » consiste à attribuer une couleur politique aux candidats ayant déposé une liste “sans étiquette”, par exemple “divers droite”, “divers gauche”, “centriste”… Une pratique contestée par nombre d’élus qui ne se retrouvent pas dans les nuances qui leur sont accolées. Il était jusqu’à présent pratiqué dans les communes de plus de 1.000 habitants.
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