A l’approche des élections municipales, la vélorution orléanaise invite tous les candidats des 22 communes à prendre 20 engagements pour favoriser la circulation cyclable. Une bonne façon de mesurer ses limites existantes dans une métropole aux efforts grandissants, mais encore insuffisants.
Le Pont Georges V à Orléans, plus gros point noir cyclable
Circuler à vélo dans la Métropole orléanaise n’est pas toujours chose aisée, et le collectif vélorution en mesure régulièrement les limites. Au point de tenir des réunions mensuelles, de rencontrer les élus, d’organiser des manifestations ponctuelles, etc. En ce mois de janvier, alors que se prépare pour le printemps une manifestation, où tracts et messages explicites seront délivrés aux Orléanais, une autre action est engagée : soumettre 20 engagements aux candidats aux prochaines élections municipales. 20 questions soumises “à l’appréciation de tous les candidats dans les 22 communes composant Orléans métropole“.
“Si c’est désormais à l’échelon métropolitain que s’élaborent les opérations de voirie, l’ambition de développer le vélo comme mode de déplacement du quotidien doit évidemment être partagée et portée en premier lieu par les élus municipaux“, expliquent-ils.
Circuler à vélo dans la métropole
Certes. Il suffit de prendre son vélo pour circuler dans la métropole pour comprendre que la problématique est complexe, que les points noirs sont nombreux, et pas seulement sur Orléans, et que les aberrations de conceptions sur les itinéraires cyclables balisés pourraient être risibles si elles n’étaient pas sources de danger. Sans conteste, le plus gros point noir est le pont Georges V, à Orléans, passage obligé pour franchir la Loire. L’idée d’une passerelle dédiée destinée à faciliter aux deux roues la jonction entre les deux rives existe depuis longtemps, mais sans concrétisation annoncée à court ou moyen terme. Ailleurs, d’autres idées sont dans l’air, par exemple au pôle de Saran pour favoriser l’accès en vélo aux employés de la zone, mais la concrétisation prend du temps. Et ce ne sont que des exemples.
Depuis ce début d’année 2020, la Vélorution a donc mis en ligne sur son site un questionnaire intitulé tout simplement “Engagements pour une politique cyclable ambitieuse dans la métropole orléanaise“, s’engageant à “publier au fur et à mesure les réponses obtenues dans un tableau synthétique”.
20 engagements proposés aux candidats
Ces 20 engagements proposés aux candidats, et peut-être futurs élus, destinés à composer l’assemblée métropolitaine, décisionnaire en la matière, couvrent l’ensemble des mesures nécessaires pour que la métropole soit dotée d’un réseau cyclable cohérent, et non pas simplement complémentaire à un réseau privilégiant l’automobile, comme c’est le cas actuellement. La base de réflexion propose ainsi un budget annuel à hauteur de 25€/habitant, demande le respect de la loi Laure, suggère la mise en place d’un Comité vélo métropolitain se réunissant tous les deux mois, et incite à l’apprentissage systématique du vélo à l’école dès le primaire.
Ces premières propositions, importantes, sont étroitement liées à une révision du plan de circulation, réfléchi par une réduction des zones autorisées aux automobiles. Parallèlement, il est demandé la création d’une Maison du Vélo en bord de Loire, une extension de la zone 30km/h, etc. Et, bien entendu, une amélioration ou révision des circuits existants avec l’engagement de créer un franchissement adapté de la Loire en centre-ville d’Orléans.
Des aménagements dédiés mieux adaptés
Repenser le réseau cyclable existant
Dans l’esprit des militants de la Vélorution, peu amènes envers les “bagnolards”, comme certains disent, il ne s’agit pas de penser la circulation cycliste en parallèle ou complément de l’automobile, mais bien de l’imaginer comme un moyen de locomotion prioritaire, comme l’on déjà compris d’autres grandes villes françaises (La Rochelle, Strasbourg, etc) et surtout étrangères (Pays-Bas, Allemagne). pour la métropole orléanaise, il faut donc, notamment, abandonner les aménagements cyclables sur les trottoirs en créant des voies dédiées, multiplier les arceaux à vélos pour le stationnement, etc. En fait, au plus tôt, penser systématiquement vélo quand on prévoit un aménagement routier. Tout en évitant, par exemple, de laisser un poteau au milieu de la piste cyclable, d’oublier de combler les trous de la chaussée, ou d’amener cette piste sur un rond-point sans signalisation précise pour la continuité. Ce qui existe en métropole orléanaise !
Combien de candidats répondront à ce questionnaire ? Lesquels ? Et avec quelle sincérité ? Dans un premier temps, réponse en ligne avant les élections. En attendant une réelle concrétisation quand le conseil métropolitain sera en place, ou plus tôt si certains élus appliquent leurs engagements directement sur leur commune, devançant une délibération collective…
Jean-Luc Bouland