Orléans: “Ça tricote au Théâtre #2”, 1,2,3 saxos…

Belle soirée jazz au Théâtre d’Orléans ce samedi avec “Ça tricote au Théâtre #2“ programmé conjointement par la Scène Nationale et le Tricollectif avec, comme c’est l’habitude, deux concerts autour du fétiche saxophone, proposés par Gabriel Lemaire, saxophoniste orléanais.

Rouge Vert Bleu

Jazz germain avec Luise Volkmann Trio

On sait qu’il se passe des choses outre-rhin en matière de jazz et ce premier concert en France de ce trio venu directement de Cologne en bravant les aléas ferroviaires, et dont la majorité féminine est une rareté qu’il convient de souligner dans l’étrange monde très masculin du jazz, était donc l’occasion passionnante de découvrir une création musicale fort plaisante tant par sa qualité que par sa sympathique originalité , .

Le titre “Autochrome” choisi pour cet opus, métaphore de l’ancêtre des procédés photographiques couleurs, basé sur une synthèse des couleurs produite en décomposant la lumière en rouge, vert et bleu, est une image fort pertinente pour cette petite formation (mais grande par le talent), maîtrisant savamment le chorus des trois instruments. Partant sur des rythmiques industrielles tel un moteur de berline allemande, le saxo de Luise sait très vite nous embarquer dans des sensations pittoresques, images chatoyantes d’un univers musical empreint d’une fraîche gaieté aux résonances inventives.

Une belle découverte dont on peut souhaiter qu’elle continue à charmer les amateurs de bon jazz en France et ailleurs.

Retour aux fondamentaux avec Benjamin Dousteyssier Quartet

Benjamin Dousteyssier

Allez savoir pourquoi, Benjamin Dousteyssier, fondu de culture jazz, s’est passionné pour un jazzman américain Rahsaan Roland Kirk, dont l’une des originalités était sa capacité de jouer de plusieurs saxophones à la fois. Et bien sûr, Benjamin Dousteyssier s’est astreint à imiter son maître en maîtrisant la technique complexe de la respiration circulaire et du mélange de saxos de tonalité différente, jusqu’à trois instruments en même temps. Mais au delà de cette performance aux sonorités curieuses, cet hommage proposait cinq compositions originales dédiées à ce jazzman un peu oublié, offrant une diversité d’inspiration pour ce quartet de musiciens aux talents bien trempés. Passant d’un jazz assez classique à des improvisations à la créativité plus débridée. on s’extasie d’un solo de piano presque dansant pour rebondir sur une contrebasse bien posée avant d’ouvrir sur une batterie inspirée, et reprendre sur l’apothéose d’un sax qui se lâche sans complexe.

Et petit luxe, le tout joué en acoustique, offrant à l’auditeur l’agréable sensation d’un espace scénique  où chaque instrument trouve sa place…

GP