Pour la première fois sous la Vème république, un ancien président de la République sera jugé pour corruption: le procès de Nicolas Sarkozy dans l’affaire dite des « écoutes » se tiendra du 5 au 22 octobre, vient de décider le tribunal correctionnel de Paris. Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir au début de 2014, par l’entremise de son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de Gilbert Azibert, alors haut magistrat, dans une procédure concernant la saisie de ses agendas en marge de l’affaire Bettencourt (soldée pour lui par un non-lieu en 2013) et ce, en échange d’un coup de pouce pour un poste à Monaco.
Nicolas Sarkozy à Ormes le 26 mars 2012. (Photo Jean-Luc Bouland)
La Cour de cassation a rejeté en juin les derniers recours formés par l’ancien chef de l’Etat, son avocat et ami Thierry Herzog et l’ex-haut magistrat de la Cour de cassation Gilbert Azibert, qui tentaient d’éviter un procès. Leurs avocats n’ont pas souhaité poue l’instant faire de commentaires.
L’affaire dite « des écoutes » trouve son origine dans les interceptions de conversations téléphoniques de l’ex-chef de l’Etat avec son avocat, diligentées dans le cadre de l’enquête sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007.Les policiers ont alors découvert que Nicolas Sarkozy utilisait un portable secret ouvert au moyen d’une carte pré-payée sous l’alias de « Paul Bismuth » pour communiquer avec un unique interlocuteur: son avocat. Ces écoutes policières, socle de l’accusation, ont été validées par la Cour de cassation en mars 2016. Mais elles devraient encore alimenter une âpre bataille à l’ouverture du procès
Nicolas Sarkozy, retiré de la vie politique depuis sa défaite à la primaire de la droite en 2016, doit également être jugé dans les prochains mois pour « financement illégal » de sa campagne de 2012 dans l’affaire Bygmalion. Les dates de ce second procès ne sont pas encore connues.