La Jeanne, celle qui délivra Orléans en 1429, est de retour. Elle ne s’appelle plus Jeanne d’Arc . A l’heure de la mondialisation on lui a préféré un nom exotique venu du froid : Greta Thunberg c’est plus dans le vent, celui qui vient des mers polluées, des glaces qui fondent et des terres qui sèchent.
Comme jadis, la Jeanne d’arc contemporaine s’en prend aux adultes, aux générations qui l’ont précédée en ce bas monde et qu’elle a en face d’elle à l’ONU, à New-York : « Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’Océan….. Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous parlez c’est d’argent et des contes de fées de croissance économique éternelle ! Comment osez-vous ? ».
Désengluer le pays…
La Jeanne d’Orléans celle de jadis, était , du moins à ce qu’on en dit, plus respectueuse mais l’objectif de Jeanne de notre temps est le même : désengluer le pays, le monde pour Greta question d’époque, d’une situation qui s’éternise, qui suit son cours sans que personne n’ait envie ou le courage de redresser la barque de mettre enfin les moyens. Le quotidien de l’une et de l’autre est empreint de noirceur, d’inquiétudes, d’incertitudes.
Jeanne-Greta, Greta-Jeanne, deux saintes portées par leur jeunesse, par ce sentiment d’illimité propre à cet âge ont embrassé une cause à laquelle elles croient, qu’elles veulent faire triompher, pour laquelle elles mettent leur avenir et leur vie en jeu. La Jeanne de 1429 entendait des voix en gardant des moutons, la Jeanne de 2019 a reçu ses consignes de la radio et de la télévision. Dans l’ombre des gens agissent, poursuivent des buts, mettent leur idole en avant, les aident à devenir un symbole. Pour Jeanne d’Arc il y eut Yolande d’Aragon, la belle-mère de Charles VII le roi de Bourges, une femme politique qui sut mettre en scène et orchestrer les intérêts de la maison France. Dans celle de Greta Thunberg, il y a son papa, à la fois son chauffeur, son imprésario, son répétiteur, son chargé de communication et son hagiographe.
Greta Thunberg fut à l’évidence une des personnalités de l’année. Que lui réserve 2020 ? Certainement pas le sort de Jeanne d’Arc. Mais comment cette adolescente Asperger va-t-elle pouvoir reprendre sa scolarité et son éducation interrompues ?
En tout cas, Mag’Centre comme à tous ses lecteurs lui souhaite du bonheur et une belle et satisfaisante année 2020.
Françoise Cariès