« Moi, je ne blablate pas, je travaille pour ma ville » Jeanny Lorgeoux Maire de Romorantin-Lanthenay

Interview

Mag Centre. Comment se passe votre campagne ?

Jeanny Lorgeoux
Maire de Romorantin-Lanthenay

Jeanny Lorgeoux. Je suis d’abord au travail et j’agis au quotidien pour le développement économique et l’emploi des Romorantinais. Et, je ne blablate pas en me livrant à des attaques au dessous de la ceinture comme certains de mes adversaires.

Le 17 décembre dernier, j’ai par exemple tenu une conférence de presse avec Thierry Bruneau, président du groupe immobilier logistique Catella. Cette entreprise va s’implanter, sur un terrain de 18 ha vendu par la ville 2,2 M€. Situé dans la zone des Grandes Bruyères, il accueillera deux plateformes logistiques. L’une de 40.000 m² sera destinée à un e-commerçant, l’autre pourra accueillir un transporteur régional. Ce projet qui confirme la vocation logistique de Romorantin, « 3^e couronne de l’agglomération orléanaise », est estimé entre 30 et 40 millions d’euros avec à la clef 300 emplois de préparateurs de commandes, caristes mais aussi de cadres … Ce n’est pas rien.

Mag Centre. Quelles sont les thèmes de votre campagne ?

Jeanny Lorgeoux. Il y aura des annonces en matière de santé, de logement et d’éducation. Mais, c’est d’abord l’emploi. Selon les observateurs qualifiés, le territoire connait un vrai rebond avec le développement de Caillau, de GPS (1) qui emploie désormais plus de 300 personnes en centre ville (dont une majorité de femmes) et de nombreuses PME-PMI de l’aéro-défense. Le chômage est d’ailleurs en recul. Avec des dispositifs comme Territoire d’industrie ou action Cœur de ville, notre territoire possède des outils pour accentuer cette dynamique. Il possède aussi du foncier avec 40 ha disponible près de l’autoroute A 85.

Mag Centre. Que répondez-vous à Louis de Redon qui vous juge « à bout de souffle » ?

Jeanny Lorgeoux. C’est de la tartufferie, un argument électoral. Ai-je l’air à bout de souffle ? j’ai d’ailleurs le même âge que Jacqueline Gourault (NDLR : 69 ans). Faire du jeunisme est imbécile. J’ai l’expérience, les réseaux, l’énergie pour agir et porter les projets pour développer la ville. Je reste un social-démocrate humaniste qui veut concilier justice sociale et efficacité économique. Ce n’est pas parce que « des apprentis politiques » font de la politicaillerie qu’il ne faut pas voter pour une équipe porteuses de valeurs et dont l’action a fait ses preuve et transformé en profondeur la ville. Je veux boucler la boucle.

Mag Centre. Comment est composée votre équipe ?

Jeanny Lorgeoux. Il y a plusieurs amis expérimentés comme Nicole Roger (NDLR : 1^ère adjointe) ou le docteur Bruno Harnois. Beaucoup sont des Romorantinais de souche qui connaissent parfaitement notre terroir et le fonctionnement d’une mairie. Comme moi, ils sont tous fiers de leur ville et de leur Sologne. Il y a aussi des commerçants, des agriculteurs et des jeunes issus de la société civile qui nous apportent fraîcheur et dynamisme. C’est le cas par exemple d’Angélique Barry.

Mag Centre. Quelle est votre vision de l’intercommunalité ?

Jeanny Lorgeoux. Le terrain sera vierge après les Municipales pour élargir le territoire. Si ma liste est réélue, j’agirai selon le mandat du bureau de la communauté de communes du Romorantinais et du Monestois (CCRM) qui définira s’il convient de se rapprocher de la CCSR (Sologne des Rivières à Salbris), de celle de Chabris dans l’Indre ou encore de la communauté de communes du Val de Cher-Controis. Je n’ai pas de position prédéfinie ; ma porte est ouverte à toutes discussions à l’est comme à l’ouest. Sur ce dossier, il faudra de toute façon se montrer volontariste pour réussir à construire une communauté d’agglomération, qui je le rappelle comprend a minima 50 000 habitants. Il reste qu’il ne peut y avoir de mariage sans le consentement de la mariée.

Louis de Redon parle de choses qu’il ne connait pas. Sait-il que la communauté de communes Cœur de Sologne à Lamotte-Beuvron est déjà liée avec celle de la Ferté-Saint-Aubin dans le cadre d’un pôle d’équilibre territorial et rural (2) ?  Il faut tenir compte des réalités. Avant de dire que la CCRM est « une coquille vide », de prononcer des anathèmes urbi et orbi, il ferait d’ailleurs mieux d’être présent aux réunions …

Mag Centre. Vous êtes favorable à l’extension de Leclerc malgré l’opposition de certains commerçants du centre ville. Pourquoi ?

Jeanny Lorgeoux. Après le drame de la fermeture de Matra, Francis Maillet, le patron de Leclerc, a eu le courage d’investir 40 millions d’€ en construisant ce centre dont la zone de chalandise rayonne aujourd’hui jusqu’au sud de Blois. Et, 280 salariés travaillent aujourd’hui sur le site. Le nouveau projet comporte 2 volets : une extension (NDLR : 1680 m²) de la partie hypermarché et de l’espace culturel avec notamment un univers enfant, une scène et un espace exposition. Conformément à un moratoire, l’extension ne comportera aucun m² supplémentaire d’alimentaire. Le second prévoit 3 moyennes surfaces : une de 800 m² pour une activité unique en Loir-et-Cher de recyclage électro ménager dont bénéficieront des personnes ayant un pouvoir d’achat modeste. Les deux autres de 400 m² chacune concernent l’installation de magasins Bureau Vallée et Ambiances et Styles. Concernant, ces 2 projets, validés par la CDAC du 18 décembre dernier (3), j’ai demandé à Leclerc de revoir sa copie. Je comprends l’émoi des commerçants. Je veillerai à ce qu’il n’y ait pas d’impact sur le commerce de centre ville notamment lors de la signature du permis de construire que je pourrai infléchir. Mis à part ces réserves, ce projet, créateur de 16 emplois, va dans le sens du développement économique et de l’adaptation au marché.

Propos recueillis par Jean-Luc Vezon

1. Gestion Prestation Services est une société spécialisée dans le courtage en assurance de personnes et la gestion de contrats santé et prévoyance pour les entreprises.  

2. Un PETR est un établissement public regroupant plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre associés dans un périmètre territorial non enclavé sous la forme d’un syndicat mixte.

3. 6 voix pour et 3 abstentions pour le volet N°1 et 5 pour, 2 abstentions et 2 contres pour le second volet.