“Nous vous demanderons d’éteindre votre portable”, “Veillez à ce que votre portable totalement soit éteint” ou “N’oubliez pas de rallumer votre portable à l’issue du spectacle”… Dans les salles, la petite phrase lancée en ouverture d’un concert, d’une chorégraphie ou d’une pièce, est désormais traditionnelle.
Richard Berry-Plaidoiries © CélineNieszawer
Surprenante est cette fois cette recommandation que les spectateurs du CADO ont reçu sur leur portable, le 6 décembre dernier, avant qu’ils ne se rendent à la représentation de
“Plaidoiries”, beau seul en scène de Richard Berry pour lequel ils avaient réservé leurs places. La voici :
“Bonjour. En cette période de froid, merci de faire le nécessaire contre la toux, qui empêche le bon déroulement du spectacle et gâche notre plaisir à tous. Merci de votre compréhension et bon spectacle au CADO.”
Petite posologie à ne pas dépasser
Pourquoi ce message ? Parce que Richard Berry s’était produit, peu avant, toujours salle Touchard, au cœur d’une forêt de toussotements sans fin ! On comprend ainsi bien mieux ce quasi tousse pas à mon spectacle lancé par le Centre de création et la pastille n’est donc pas trop dure à avaler, sucer sans trop saliver. Ce léger brouhaha n’est pas sans nous rappeler d’autres bruits: celui du papier de bonbon que l’on tente d’enlever le plus discrètement possible mais sans succès, celui des derniers grains de pop-corn à difficilement racler dans leur emballage de carton, celui de la gorgée d’eau et du soupir d’aise la ponctuant, ou même le commentaire qui prévient , au cinéma, comme si l’on se trouvait devant sa télé, de la suite du film. A chacun ses souvenirs.
Reste que quelques recommandation d’usage sont à ne pas bouder: à défaut de trouver ici bouchons d’oreilles à l’entrée, laisser couler le sonore torrent des larmes sur les joues en cas de terrible émotion, rire avec bonheur quand cela se présente, applaudir à tout rompre avant même que la lumière soit revenue dans la salle !
JDB