Lundi 16 décembre, le PS et le PCF ont officialisée leur entrée en campagne pour les municipales orléanaises en présentant en tête d’une liste commune Baptiste Chapuis et Dominique Tripet. Un binôme volontaire pour conduire une liste de 55 noms encore inconnus, et proposer un programme destiné à « Faire respirer Orléans.»
L’annonce a été faite dans le quartier de la Source cher à Jean-Pierre Sueur et Michel Ricoud, tous deux présents ce soir là pour porter le message de l’union, ce qui ne s’est pas fait depuis 10 ans, devant une assemblée de militants convaincus, et pour engager un combat en vue d’une victoire. Assurés du soutien d’autres formation de gauche comme les Radicaux de Gauche (LRDG), le Parti républicain solidariste ou Nouvelle Donne, ils devront toutefois faire sans l’écologiste Jean-Philippe Grand qui a choisi de faire cavalier seul, tout au moins au premier tour. Chacun semble vouloir mesurer ses forces et son poids électoral lors de cette échéance, face à une majorité sortante tout autant divisée, affichant en cette fin décembre pas moins de trois listes distinctes, et pas nécessairement réconciliables*.
Une liste voulue très ouverte
Face au public réuni dans la salle de l’Indien, et sans avoir eu à faire quelques signaux de fumée pour faire venir les participants, Baptiste Chapuis, après avoir laissé Michel Ricoud et Jean-Pierre Sueur ouvrir la réunion, tint à préciser ses engagements pour la ville tout autant que l’esprit de cette union et de la campagne qui s’annonce. Une campagne qui se fera plus aisément dans les quartiers, au contact des habitants que lors de grands meetings coûteux, précisa-t-il.
De G à D : Michel Ricoud, Baptiste Chapuis et Dominique Tripet
Les affiches présentant les deux candidats déclarés sont déjà faites, et les tracts expliquant les propositions voulues innovantes sont déjà prêts, mais sans annoncer d’autres noms. « La liste n’est pas encore établies, même pas pour les dix premiers noms, mais nous pouvons dire qu’il y aura de belles surprises », affirment-ils en chœur, garantissant que la composition de la liste laissera une grande place à la société civile, pour couper court à tout reproche de présenter une liste « de parti ». Dans un premier temps, l’important ne semble donc pas de savoir qui les suivra, mais quel programme pourra réunir ceux qui les suivront. Pour Baptiste Chapuis, qui en sera bien la tête de liste, « le programme annoncé repose sur cinq grands défis à relever, et 10 grands chantiers à entreprendre ».
Cinq défis et 10 chantiers
Le sénateur Jean-Pierre Sueur
Ces grands défis sont la transition écologique, la protection des Orléanais, la réduction des inégalités, la vitalité démocratique et la maîtrise du développement d’Orléans.
Dans le désordre, ces priorités se tourneront vers les jeunes de moins de 26 ans et les retraités (gratuité des transports), vers la création de centres de santé de proximité, c’est-à-dire des lieux où l’on salarie les médecins généralistes et les spécialistes, à l’image du projet en cours à Ingré, ville gérée par une union de la gauche menée par le socialiste Christian Dumas, présent dans la salle…
Figure aussi l’idée du « Territoire zéro chômeur de longue durée » consistant consisterait, par exemple, pour la ville, à créer, une entreprise embauchant et formant ces chômeurs de longue durée, pour les remettre sur la voie de la vie active, que ce soit par une embauche ou la création de leur propre activité.
Et le réseau cyclable…
Et, parmi les dix chantiers destinés à « redonner de l’air » à Orléans, on remarquera la volonté affichée d’accroître le réseau cyclable (100 kilomètres), en repensant les franchissements de la Loire, par exemple par la création d’une passerelle à hauteur du Pont Royal. Un éternel serpent de mer, ou plutôt, ligérien, pour résorber ce plus gros point noir cyclable de la métropole, qui handicape réellement les liaisons nord-sud. Baptiste Chapuis insiste ainsi sur la volonté de sa liste de faire respirer le centre-ville, favorisant les circulations douces et repoussant au maximum la circulation automobile vers la périphérie. Faire mieux respirer sa population, aussi, par la mise en place de capteurs de pollution dans les écoles, face à « une équipe sortante à bout de souffle ».
Gageons que les 55 colistiers encore anonymes qui auront à porter ce programme auront les poumons solides pour faire appliquer, en cas de victoire, autant de projets qui ne manquent pas vraiment d’air.
Jean-Luc Bouland
*Celles de l’ex-maire Serge Grouard (LR), du sortant Olivier Carré, soutenu par En Marche, et de Nathalie Kerrien, ex-adjointe à la culture.