Jeudi 19 décembre, dès potron-minet et peut-être jusqu’à tard dans la nuit, les élus du conseil régional Centre-Val de Loire débattront principalement pour mettre sur les rails le budget 2020 et étudier ses incidences sur des actions spécifiques prioritaires. Entre COP régionale et développement des transports collectifs, action économique et formation professionnelle, sans oublier l’aide à l’agriculture, il y aura largement matière à débat autour des trois axes décidés par la majorité : « Innovations, solidarités et transitions ».
Le Conseil régional n’est pas une entité lointaine, mais se veut proche des territoires, et de ses habitants, par des actions concrètes, palpables, tout en se projetant dans l’avenir. C’est tout du moins le crédo affiché par son président François Bonneau, qui parle sans ambages d’une « Vision du futur pour une région forte ». Et c’est ce message qu’il répétera ce jeudi devant l’assemblée régionale, pour motiver ses troupes et convaincre celles de son opposition déclarée.
Fort du succès obtenu en cette année 2019 avec les différentes manifestations marquant les 500 ans de la Renaissance, la Région souhaite surfer sur cette vague ligérienne en impulsant de Nouvelles Renaissances sans limite dans le temps ni dans les espaces concernés. Cette marque déposée, excusez du peu, se déclinerait par exemple dans le domaine pharmaceutique ou dans les nouvelles technologies, favorisant le développement de la Cosmétic Valley ou de nouvelles startup, à l’image des volontés exprimées début décembre lors des 3e Rencontres de Dev’Up.
3 axes majeurs
Le budget 2020 annoncé comme « portant un projet ambitieux au service des habitants et des territoires » se déclinera sur 3 axes majeurs, intervenants dans tous les domaines de compétences de la Région, et comportant notamment une enveloppe de 340 millions d’euros pour les seuls investissements, pour un total équilibré à 1,426 milliard d’euros.
« 2020 sera une année porteuse d’innovations, d’anticipations et de transitions mobilisatrices et fera une place encore plus grande à la solidarité en direction de toutes et de tous, et de tous les territoires », insiste François Bonneau, au nom de l’assemblée régionale.
Des innovations ? On en compte 7 majeures, dont, notamment la mobilisation pour l’accès aux soins et l’implantation de médecins en passant par des politiques de transport favorisant les liaisons entre les capitales régionales et pas seulement les métropoles (Tours et orléans), la gratuité des livres et supports pédagogiques 
pour la totalité 100 000 familles des élèves des lycées.
Solidarité ? Maintenant contre vents et marée les CAP’ASSO, à hauteur de 9 millions d’euros, pour le soutien aux associations, notamment sportives, la région finance aussi les transports scolaires ou veut s’engager dans « le combat pour une véritable égalité entre les hommes et les femmes dans les domaines de l’emploi, de la formation, des rémunérations et des pratiques culturelles et sportives ».
Transitions ? L’aide et l’incitation à ces transitions, tournées vers le futur, se remarqueront dans les domaines de l’énergie, de la mobilité avec le développement des transports collectifs, dans les modes de production et de fabrication avec l’économie circulaire, etc.
Des aides et des contraintes
Outre l’élaboration de ce budget 2020 sur ces grandes lignes, la séance de ce jeudi 19 décembre abordera des domaines beaucoup plus larges ou spécifiques, comme le SRADDET qui, sous ce nom quelque peu barbare, consiste en fait à penser l’aménagement de la région dans sa globalité, comme une sorte de schéma des schémas, destiné, aux dires des responsables à « dessiner ensemble la région de demain », à 360°. Un projet ambitieux, au vu de la diversité des territoires concernés, pour ne léser personne, et devant se faire avec un maximum de concertation au niveau local. Il fait suite à une concertation menée pendant un an et demi, et fixe 47 règles générales pour atteindre les 20 objectifs fixés en conformité avec les 4 orientations définies.
A l’ordre du jour aussi, ce jeudi 19 décembre, seront débattues des mesures en faveur de l’agriculture, notamment pour la transition agroécologique, qui fera l’objet d’une COP régionale, autre point de l’ordre du jour, en parallèle de la COP25, plus ambitieuse mais plus ardue à mettre en place. Et, parmi les sujets qui fâchent, la formation professionnelle, peu aidée par l’état aux dires du Président Bonneau, ce qui pose question, à terme, sur la durée des actions régionales dans ce domaine.
Dans les innovations proposées aussi ce jeudi, les élus auront aussi à approuver le lancement des opérations « Goût de France » qui mettront à l’honneur la région Centre-Val de Loire en 2020, après d’autres régions comme la Nouvelle Aquitaine et, notamment, le vignoble bordelais, par exemple.
Gageons que cette nouvelle marque déposée, qui devrait être très médiatisée autour du 16 avril prochain, accompagnera favorablement la campagne C du Centre déjà dans les cartons, pour faire de 2020 un cru exceptionnel.
Jean-Luc Bouland