Trio Django déchainé

Le Théo Ceccaldi Trio est une entité étrange au départ : un trio de cordes dans le domaine du jazz ! Après Caroussel, le premier enregistrement en trio pur en 2012, puis l’année suivante Can you smile avec en invitée Joelle Léandre, il revient à la formation initiale et sort le mois dernier Django, enregistrement d’une musique déjà bien rodée dans plusieurs concerts, dont un à Orléans pendant une soirée Tricot en septembre 2016.

Des morceaux de Django Reinhardt et Stephane Grapelli, bien sûr. Mais pas seulement, et surtout pas joués tel quel. Avec des ajouts, des fioritures, des thèmes pris à droite à gauche chez Fats Waller, chez Johnson, chez Josef Myrow (un gars qui a quand même écrit une chanson officielle pour l’armée de l’air américaine !), tout ça mélangé dans une nouvelle mixture, renommé dans l’esprit du Tricot. Sous les auspices de Bartok et d’Elvis, comme il l’annonce au début d’un concert à Coutance. Et ça donne un petit bijou.

Se jouer de tout

Théo Ceccaldi

Théo au violon se lance, à la suite de Grapelli, dans des envolées lyriques à faire pleurer, pour les casser bien sûr par des petites ritournelles sèches comme un éclat de rire, puis repartir dans une volute des notes ralenties ou accélérées. Il joue, il joue vraiment avec tout, la mélodie, le rythme, l’ambiance, l’image, les références. Et ses comparses, son frère Valentin au violoncelle et Guillaume Aknine à la guitare sèche, mais plutôt électrisée dans ce programme, font de même. Valentin impressionne par son rôle d’accompagnement gitan sur un instrument pas trop prévu pour. Et son invention, comme d’habitude, discrète mais terriblement efficace, fait des merveilles. Quand à Guillaume, il éclate complètement les cadres, peut sans problèmes se confronter au maître, mais aussi à beaucoup de guitare-héros. Son jeu époustouflant place le projet très haut.

Séducteurs multicartes

Les huit titres de l’album, totalement différents les uns des autres, nous emmènent sous l’eau (Six pouces sous mer), où l’on dirait qu’ils ont tous mangé du marshmallow sans le digérer, ou dans du rock progressif (Le cou du dragon) mis en abîme par des ruptures de rythme. Il y a aussi de solides morceaux de « danses » folkloriques (Rythme futur) qui s’arrètent au milieu et continuent à la fin. Et puis ce que sait faire magistralement ce trio, parler de son nin-nin avec une inventivité, une recherche, une finesse musicale, une puissance et une émotion sans retenue.

Du grand, du beau Théo Trio.

BC

Théo Ceccaldi Trio

Django

Théo Ceccaldi violon

Valentin Ceccaldi violoncelle

Guillaume Aknine, guitares

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