Fin des régimes spéciaux, système universel à points indexés sur les salaires, âge d’équilibre à 64 ans, entrée dans le système à partir de la génération née en 1975 : le premier ministre a détaillé le projet gouvernemental des retraites. « Il n’y aura ni vainqueur, ni vaincu » a-t-il conclu son discours d’une heure. Seul, le patronnat a applaudi les annonces , saluant « le bon équilibre » mais regrettant « d’avoir perdu six mois ».
Maigre manifestation ce jeudi à Orléans
Ces propositions, notamment « l’âge d’équilibre à 64 ans » ont fait contre elles l’unanimité des syndicats, surtout la CFDT qui jusque là s’était abstenue d’appeler à la grève et a rejoint le camp des opposants. Son leader , Laurent Berger, partisan de la retraite par points s’est écrié « une ligne rouge a été franchie dans cette réforme. C’était le fait de ne pas mélanger la nécessité d’une réforme systémique et la réforme paramétrique qui demanderait aux travailleurs de travailler plus longtemps ».
Même déception pour Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa qui n’est pas non plus contre la retraite par point. De leur côté, les syndicats opposés à la retraite par points ,CGT, FO, Solidaires CFE-CGC ont estimé être confortés dans leur analyse : « Au-delà des éléments que l’on connaissait déjà du projet Delevoye, quelques mesurettes ne viendront pas compenser la paupérisations de l’ensemble des retraités, les inégalités femmes-hommes ou la fin des régimes spéciaux », disent-ils. Dans la fonction publique, l’annonce de la « sanctuarisation » du niveau des pensions des enseignants avec une revalorisation progressive à partir de 2021 ne les a pas plus satisfaits. Les professions libérales n’y trouvent pas leur compte. Les principaux syndicats policiers n’y n’ont vu « aucune avancée » et vont « durcir la mobilisation » afin de conserver leur régime spécifique..
Du côté des politiques, l’opposition de gauche comme de droite a rejeté la réforme « injuste « pour Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot (EELV), « régressive « pour Olivier Faure (PS). A droite Guillaume Pelletier (LR) a dénoncé « un enfumage » . Marine Le Pen (RN) estime « cette réforme terrible ».
Résultat le bras de fer continue et les problèmes pour les usagers aussi.
F .C .