En France, la consommation de médicaments s’est élevée en 2017 à 37,8 milliards d’euros, dont 32,6 milliards en ville. Une des rares revues médicales françaises sans publicité vient de publier, dans son numéro de décembre, sa liste de médicaments inutiles voire dangereux.
Par Jean-Paul Briand
Médecin retraité d’Orléans
Il y aurait un moyen simple et transparent afin que le public sache si une prescription médicamenteuse peut apporter un bienfait, même minime. Pour cela il suffirait qu’il sache l’ASMR du médicament. cette information permettrait probablement de diminuer la longueur des ordonnances, de vider les pharmacies domestiques et de faire quelques économies.
ASMR signifie : « Amélioration du Service Médical Rendu ». C’est une cotation effectuée par la Haute autorité de santé (HAS). Cinq niveaux d’ASMR ont été définis en fonction de l’appréciation du progrès thérapeutique apporté par un médicament. Le niveau d’ASMR intervient dans la fixation du prix des médicaments remboursables par la Sécurité sociale :
- ASMR I, majeure,
- ASMR II, importante,
- ASMR III, modérée,
- ASMR IV, mineure,
- ASMR V, inexistante, signifie « absence de progrès thérapeutique ».
A plusieurs reprises, le sénateur Jean Pierre Sueur a fait la proposition d’une loi permettant d’inscrire l’ASMR sur la notice figurant dans chaque boite de médicament. Les ministres de la santé interpellés se sont toujours opposés à une telle mesure qui, d’après eux, déséquilibrerait l’industrie pharmaceutique et perturberait les patients…
La Haute Autorité de Santé évalue par ailleurs le Service Médical Rendu (SMR). Le SMR est un critère technique plus complexe. Il prend en compte de nombreuses données médicales. Ainsi sont étudiés et comparés : la gravité de la maladie pour laquelle le médicament est indiqué, les autres effets positifs ou négatifs qui lui sont propres, son efficacité statistique, les effets indésirables, l’intérêt pour la santé publique, sa place dans la stratégie thérapeutique vis à vis de la maladie visée, etc. Le SMR d’un médicament est réévalué périodiquement et éventuellement modifié lorsque de nouvelles données apparaissent dans la littérature scientifique. Quand le SMR devient nettement insuffisant, son remboursement peut être supprimé. C’est pour cette raison que les médicaments utilisés dans la maladie d’Alzheimer (Aricept – Ebixa – Exelon) ont été déremboursés.