Dans une réponse de Muriel Sauvegrain (première adjointe) à une question de Corinne Leveleux Teixeira(PS) lors du dernier conseil municipal, la ville d’Orléans justifie le report sine die du projet d’aménagement des Vinaigreries Dessaux en un lieu original de production et de diffusion artistiques d’ambition régionale, voire nationale, voire internationale, par le dépassement des devis, suite à l’appel d’offres, de plus de deux millions d’euros alors que le début des travaux étaient annoncés pour juillet 2018 avec ouverture du lieu en 2020…
“Paroles, paroles…”
“Soyez libres et ambitieux !”, tel était le message lancé par Olivier Carré, le maire d’Orléans, aux participants de la première réunion pour la réhabilitation des Vinaigreries Dessaux en juillet 2016 qui réunissait alors plusieurs collectifs d’artistes et associations (Mixar, Le Grenier à Sel, le Pays où le Ciel est Toujours Bleu, et Couleurs Vinaigre porteuse d’un projet artistique depuis de nombreuses années pour ces lieux délabrés au cœur de la ville).
De cette ambition collective est né un projet présenté par Sophie Ferkatadji (directrice des affaires culturelles de la ville,et non pas par Nathalie Kerrien alors adjointe à la culture) en juillet 2017 avant une présentation “in situ” par Olivier Carré, lui-même, du projet architectural de l’agence Nathalie T’Kint (dont on peut toujours voir les esquisses sur le site de la ville d’Orléans) en décembre 2017 sur la base d’une estimation de coût global de 6 millions d’euros, accompagné d’une promesse d’ouverture des travaux en Juillet 2018.
18 mois plus tard
Rien… Rien n’a bougé sur le site hormis quelques fouilles archéologiques préventives, le site est depuis resté désespérément clos, la bâche annonçant le futur centre d’art battant au vent, et Damien Sausset dont les propositions d’animation et de programmation du lieu avaient été retenues par la ville, attend, depuis septembre, des nouvelles de ce projet dont la mairie annonce le report pour un dépassement de 2 millions d’euros des devis soumis par rapport à l’estimation de l’agence d’architecture.
Compte tenu de l’état de délabrement du bâtiment, un tel dépassement ne semble pas extravagant et on ne voit pas bien comment, en dépit des affirmations de la mairie, le remaniement du projet suggéré par la ville va permettre d’en réduire le coût global de près de 25%. Mais sans doute le financement du projet Comet pour un coût estimé quant à lui, de 120 millions d’euros ne laisse-t-il pas beaucoup de marge financière à la ville…
Il faut ajouter qu’avec une baisse du budget de la culture de 17% prévue sur le prochain budget de la ville, la culture semble soudainement retourner en pénitence, et le beau projet de centre d’art contemporain des Vinaigreries risque fort de se solder donc par quelques latrines du XVIIIe siècle découvertes lors des fouilles archéologiques préventives, découverte particulièrement intéressante, parait-il…
GP
La réponse de Muriel Sauvegrain à la question de Corinne Leveleux Teixeira