Omer Yehouessi, l’élégant ami bassiste orléanais s’en est allé

Emotion. “Je suis citoyen du monde et je crois au message militant de la musique pour l’amour et la paix dans le monde”. Telles sont les belles paroles avec lesquelles depuis les années 2000, Omer Yehouessi, musicien orléanais, né au Bénin, accompagnait son très beau parcours musical sur les scènes orléanaises et régionales.

Une touchante offrande musicale

De sa basse, il faisait rouler de profonds battements de cœur tendres et tumultueux. Et la clameur douce et confiante de sa voix s’exprimant en français, anglais et en dialecte africain, telle une offrande amicale à partager, ne pouvait que toucher.

Guide élégant  de musiciens fidèles avec lesquels il était en osmose et sans cesse à l’écoute, ce doux artiste empli d’humilité et de talent, qui vient de disparaître des suites  d’une longue maladie, forçait le respect et plonge bon nombre, dont sa belle et grande famille, dans une profonde tristesse.

A écouter,  encore et encore

Souvent propulsé sur le devant de la scène jazz par l’association O’Jazz, que ce soit lors de  Place au Jazz ou des Samedis au jazz au Théâtre d’Orléans, Omer Youhessi fut aussi ponctuellement accueilli au Club XV,  à l’invitation de Michel Rouget, son proche ami de toujours, celui qui produisit deux opus de l’artiste, “Freedom” de l’Omer Jazz quartet enregistré en live au Club 15 en 2014, puis le si bel “Ori “, CD  du quintet Omerpulse, enregistré de manière magistrale au studio de l’association Defi en 2018.

Omer Yehouessi, basse et voix,  y jouait en compagnie de Jérôme Germond,  trompette et bugle, Raphaël Louisy-Louis, piano, David Hazak, guitare, Lamine Ndiaye, batterie. Un magnifique ensemble pétri d’un souffle de la plus belle intensité.

Un message souriant, musical et humain

Sept compositions afro jazz, celles  d’un amoureux d’Hendrix, de Coltrane et de Monk figuraient sur la jaquette, écrites en toute complicité et amitié avec le très cher saxophoniste et compositeur  Alain Vallarsa,  lui aussi disparu. 

Que veut dire “Ori” , nom de l’opus et l’un des titres de l’album abouti d’un long parcours où l’on pouvait aussi écouter le  profond “Miss Wata“?  C’est en novembre 2018 qu’Omer Yehouessi nous répond: “Il s’agit d’un terme yoruba qui caractérise le caractère bien pensant de l’homme et qui prône qu’il y a dans chacun de nous quelque chose de positif” . 

Place ainsi,  pour toujours, dans notre mémoire,  à l’écoute d’une éloquence radieuse, souriante. Toujours emplie d’inspiration et de respiration, celle  d’un très pur, prenant, message musical et humain.

Jean-Dominique Burtin.

Photos: Christophe Esnault.

Commentaires

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  1. J’ai eu le privilège de jouer un peu avec Omer lorsqu’il animait encore la scène ouverte du Club 15 (c’était avant que quelques autorités « bien inspirées » aient décidé qu’il n’était pas possible de faire de la musique dans la superbe cave du Club 15, dotée pourtant de 2 issues, dont une de grande largeur… qu’elle bande d’…*!), et ce fut un vrai bonheur. Très choqué aujourd’hui d’une disparition aussi soudaine, pour quelqu’un qui était encore dans la force de l’âge. Triste nouvelle en définitive pour tous les musicos d’Orléans et pour ses proches avant tout bien sûr.
    Eric.

  2. Merci pour ce bel hommage, tout en pudeur et en élégance, comme Omer lui-même.

  3. Magnifique photo en noir et blanc de Christophe Esnault d’où transparaît la grande sensibilité d’Omet

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