L’Église qui a beaucoup à se faire pardonner pour ses péchés envers les femmes, les homosexuels et les petits garçons ouvre souvent ses portes bien grandes à des initiatives curieuses, douteuses, voire déplacées.
Ainsi donc un hommage sera rendu à Johnny Hallyday le 7 décembre de 11 à 13 heures à la cathédrale d’Orléans. Deux ans après la mort du chanteur, le public (plus que les fidèles) aura droit à un concert et à une messe célébrée par le père Chatillon, accompagné par l’organiste Michel Thomazeau et les chanteurs Patrick Husson et Marie, une choriste qui a accompagné de nombreux artistes
La messe sera suivie d’un bref concert donné par le Big Brothers Band qui interprétera des titres de Johnny avec également un diaporama retraçant la carrière du chanteur et une exposition des photos du photographe Daniel Angeli qui dédicacera ses ouvrages. Ainsi donc l’Église qui a attendu 5 siècles avant de canoniser Jeanne d’Arc (et dont on dit que le centenaire de la canonisation en 1920 sera célébré avec fastes lors des prochaines fêtes du 8 mai) est prête à accueillir avec armes et bagages l’artiste mort il y seulement deux ans.
Saint Johnny?
Loin de nous l’envie de dénigrer l’apport immense du chanteur à la culture et à l’intelligence humaine mais sa vie bien éloignée des canons de la vie chrétienne mérite-t-elle vraiment une telle reconnaissance ? A quand saint Johnny ? Il est vrai que dans ses inspirations multiples il a pu chanter « si j’étais un charpentier » en hommage à Joseph, il a pu évoquer aussi Marie et même le hippie Jésus Christ à Woodstock. Mais n’est-ce pas un peu trop ? Pourquoi pas aussi un défilé de Harley dans les travées de la cathédrale ou l’exhibition de midinettes californiennes, pourquoi pas un marché de l’herbe à fumer allongé entre les chaises entre copain ? Et la buvette ? La cathédrale a-t-elle pensé à la buvette pour ce samedi 7 décembre ? Car quitte à héberger les marchands du temple autant aller au bout de la démarche même si c’est au risque de se ridiculiser un peu plus…
J.-J.T.