Un, deux, trois, Solo !

Philippe Decouflé nous disait dans son interview sa prédilection pour les doubles, les reflets, les images. Son spectacle Solo, présenté ce mardi soir au Théâtre d’Orléans,  met en effet cette attirance en jeu. Réellement : grâce à plusieurs moyens techniques de vidéo, elle devient vraiment du jeu, construisant sur l’écran de fond de scène ou sur de plus petits écrans plus proches de magnifiques images auxquelles le danseur Decouflé se mélange.

Il avait prévenu, ce spectacle s’apparente à un autoportrait. Et pour débuter, Decouflé se présente en projetant et commentant des photos de sa vie. Pourquoi pas… Sa manie d’expression manuelle prend le relais. C’est toujours amusant, des mains qui expriment, qui ondulent, qui suivent la musique. Mais devient vite répétitif.

Des images fortes

Mais dès que le danseur se lève et commence à bouger avec tous ses doubles projetés sur les écrans derrière lui, lorsqu’il joue avec les ombres, lorsqu’elles se démultiplient presqu’à l’infini, l’image devient vraiment forte. Et belle. Et très souvent amusante.

Puisqu’il a choisi de ne rien raconter, cette beauté plastique de ce qui se passe sur scène est primordiale. A certains moments, on pense à Andy Warhol par les couleurs des multiples, et le tableau est très réussi. Autre moment fort, l’hommage à Busby Berkeley et ses danseuses aquatiques, féérique comme les originaux. Il y a à ces moments là une invention folle et passionnante.

Public conquis

Totalement original, danseur mais aussi chorégraphe et chercheur d’images, Philippe Decouflé s’entoure pour ce Solo d’artistes très au point, autant Olivier Simola pour la vidéo que Patrice Bessombes pour les lumières. Mais surtout Joachim Latarjet pour la musique, présent sur scène, qui joue du trombone et de l’ukulélé avec une justesse et une inventivité formidable.

Tous ces membres qui constituent ce Solo ont emporté la mise. Le public, dont beaucoup de jeunes venus nombreux, a ovationné la troupe.

BC