« Autant l’union fait la force, autant la discorde expose à une prompte défaite » Esope. Les avant-premières des municipales orléanaises, des 15 et 22 mars 2020, vont d’affaires sordides en rebondissements préoccupants. Après les discordes hargneuses de la majorité municipale, puis la rupture brutale des négociations entre les rescapés du Parti socialiste (PS) orléanais avec les écologistes locaux (EELV), un accord, qualifié d’historique, a été conclu en le Parti Communiste (PC) et le PS.
Par Jean-Paul Briand
Un déni ridicule du réel
Dopé par ses scores aux élections européennes de mai 2019, Europe Ecologie Les Verts (EELV) ne veut plus être le supplétif de la gauche et pense pouvoir gagner les prochaines élections municipales seul.
Rappelons simplement les résultats sur Orléans de ces dernières élections européennes : Sur les 62 825 électeurs orléanais inscrits, il n’y a eu que 29 781 (47 %) votes exprimés.
- La liste de Raphaël Glucksmann, qui représentait le PS et ses amis, a obtenu bien difficilement 2 215 voix soit 3% des électeurs d’Orléans. Avec seulement 679 bulletins, le PC a fait 1%.
- La liste d’EELV de Yannick Jadot a eu 4 859 voix ce qui correspond à 7% de l’électorat orléanais.
Devant la faiblesse d’un tel résultat électoral, comment le leader des écologiques orléanais peut-il se griser au point de penser qu’il peut être demain, sans alliances, le maire de la cité johannique ? Ces conseiller(e)s le maintiennent-ils dans un rêve éveillé, ou ne sont-ils que de délétères courtisan(e)s qui l’exaltent jusqu’à l’irrationnel ? Les écologistes sont comme le petit enfant qui, refusant l’aide de ses parents, veut agir tout seul « comme un Grand ». C’est de nouveau la preuve de l’immaturité politique de EELV qui se voit plus important qu’il ne l’est en réalité. Comment les écologistes orléanais peuvent-il croire, même après avoir réussi la capture d’anciennes gloires socialistes, qu’ils pourront remporter la mairie en étant isolés ? Cette illusion d’une possible victoire en pleine autonomie est un déni ridicule du réel, une chimère insensée et irresponsable.
S’unir avant le premier tour des élections municipales
Ne nous étonnons plus du rejet, de plus en plus vif, de la vie politique et de ses élus devant le spectacle navrant de la droite où des hostilités venimeuses et fractionnelles ont cours depuis plusieurs semaines. La désastreuse incapacité chronique à se rassembler à gauche participe aussi à éloigner les électeurs des urnes. Ces phénomènes entraînent un recul de la démocratie, accentue l’abstentionnisme et génère l’émergence d’un populisme extrême, souvent violent.
A l’heure où la haine divise la droite orléanaise, il y a une authentique possibilité de changer la donne municipale et de mettre en place une saine alternance. Le PS et le PC ont ouvert la voie d’un rassemblement. Espérons que la société civile et les collectifs citoyens les rejoignent intelligemment très vite. Tous les représentants des listes qui souhaitent participer à un changement de la gouvernance orléanaise, doivent avoir pour objectif prioritaire de s’unir avant le premier tour des élections municipales.
Si l’autoproclamé rassembleur EELV ne rassemble pas et n’a pas l’humilité de remettre en cause sa méthode, si cette union ne se construit pas rapidement, alors tous porteront une lourde responsabilité dans l’échec pour un renouvellement utile de la majorité municipale orléanaise.
« Contritionem praecedit superbia, et ante ruinam exaltatur spiritus » (Saint Augustin).
« L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute »