Sans surprise l’élu a perdu son poste d’adjoint au cours du conseil municipal qui a définitivement acté l’éclatement de l’ancienne majorité d’Olivier Carré.
Un conseil municipal profondément divisé
Le conseil municipal de ce lundi aurait pu être important avec l’examen des orientations budgétaires 2020 et donc de l’avenir proche de la ville. Mais cette délibération a été éclipsée par un point d’apparence secondaire : la « déchéance » de Florent Montillot de son poste d’adjoint au maire, 4ème dans le rang protocolaire de l’exécutif municipal. Après s’être vu retirer sa délégation pour l’éducation et les connaissances, la prévention et la réussite éducative, il est donc renvoyé à la base, comme simple conseiller municipal. La raison de cette éviction : le choix par Florent Montillot, président départemental de l’UDI de soutenir Serge Grouard et sa liste dissidente alors que l’UDI nationale s’est rangée dans le camp macroniste pour les prochaines municipales.
Pluie d’hommages
La décision de maintenir ou non Florent Montillot dans ses fonctions a donné lieu à un débat passionné et enflammé, avec même des tribunes du public garnies et applaudissantes en soutien au désormais ex-maire adjoint. Tour à tour nombre de « dissidents » sont venus apporter leur soutien à M. Montillot qui jamais n’avait reçu de tels hommages. Martine Grivot a parlé d’un « homme travailleur, compétent, parfois énervant, très humain qui ne veut que du bien ». Martine Hosri a loué « son énergie, son abnégation. Son volontarisme son implication », Philippe Barbier « d’un homme d’honneur, un homme d’action engagé à 100% ». Au milieu de ce déluge d’hommages Serge Grouard avait demandé à Olivier Carré « de retirer cette délibération avant de commettre l’irréversible » pour éviter « une situation grave et inédite ». « Florent Montillot a ajouté M. Grouard a-t-il nui à la bonne marche de notre ville ? La réponse est évidemment non. Il a été un maire-adjoint exemplaire avec une énergie infatigable, responsable de la baisse de 70% de la délinquance dans notre ville ».
« Je suis un homme libre »
Et de s’adresser aux élus de l’ex-majorité qu’il animait en 2014 : « je n’ai pas fait cette majorité en 2014 pour en arriver là. (…) Cette honte restera gravée dans l’histoire d’Orléans ». Et théâtral : « M. Carré, Olivier, je ne te reconnais plus, vous êtes un héritier, vous ne respectez pas l’héritage. C’est une décision aussi inique qu’inutile. Une décision infamante qui va rester dans l’histoire d’Orléans, ne salissez pas cette histoire mais montrez-vous en digne ! ». Après les interventions de l’opposition de gauche fustigeant ce « spectacle navrant et détestable » M. Montillot dénonçait sa mise à mort : « je suis coupable de loyauté envers Serge Grouard, envers la majorité de 2014. J’ai un défaut celui d’être frondeur et tête de mule. Je ne renie ni ma dignité, ni mon honneur ni ma liberté de pensée. Je suis un homme libre et je continuerai de servir car je ne sais rien faire d’autre ».
Deux camps antagonistes
Pour légitimer cette excommunication, Olivier Carré ramenait le débat sur le terrain politique : « je ne remets pas en cause la qualité et l’engagement de Florent Montillot qui est plus qu’un camarade, un ami ». Cependant, « faute de confiance » et de « loyauté à l’égard du maire » mais aussi par « besoin de clarté » Florent Montillot doit être démis de sa fonction.
La messe était dite : les 28 élus membres de la majorité d’Olivier Carré rejetaient unanimement Florent Montillot de leur camp. Hier Olivier Carré devait affronter des adversaires politiques réunis autour de Serge Grouard. Désormais il doit d’opposer à des ennemis qui ne lui feront pas de cadeaux en mars prochain !
J.-J.T