Coup de projecteur sur la jeune scène régionale

Tasse de thé dans un concert punk GRaNDE, c’est une claque douce dans un gant en cuir. Gabriel, le garçon à la guitare, hurle des chansons d’amour. Chloé, la violoniste, aurait pu finir dans un bal irlandais. De ce curieux mélange musical naît tout un univers furieusement mélancolique et joyeusement triste qui ne laisse pas indemne.

La voix est grave, le violon aérien, la guitare puissante. Les trois s’explorent pour évoluer sur un fil entre folk et cold wave. Une rencontre étonnante entre des univers proches de PJ Harvey, Agnes Obel, Mansfield Tya et l’Irlande profonde.

Il y a cinq ans Léonard écrivait sa première chanson d’amour et se faisait connaître auprès d’un large public grâce à son titre “Au revoir”. Depuis, le duo n’a de cesse d’explorer ce thème infini, nourri par sa propre histoire de couple qui traverse le temps et les bourrasques de la vie. Dans son nouveau spectacle,

Léonard affine son propos et met en scène l’intime (objets du foyer, décor d’intérieur(s), dessins au format post-it), pour aborder tout en délicatesse la question universelle de la constance des sentiments. Les textes sont affûtés, la voix profonde et sensuelle, les guitares et arrangements tendus vers l’épure et l’émotion. Ballades folks et chansons pop se mêlent durant une heure un quart dans un spectacle aux allures de cabaret sensible, joyeux et poétique.

 Deux musiciennes, Armande Ferry Wilczek (voix, guitare et violoncelle) et Madeline Ardoin (voix, ukulélé et violon), poursuivent depuis 2015 ce projet dont les compositions et arrangements évoquent musique classique et univers folk. De la chanson bio, 100% acoustique. Place à des instruments et à des voix dans leur plus simple appareil . C’est ce minimalisme assumé qui fait l’originalité et le charme de ce projet intime et apaisant, à savourer loin de la frénésie.