450 logements vont voir le jour à Saint-Marceau sur une Zac « résiliente » capable de résister aux inondations de la Loire au prix d’aménagements innovants.
Le cône de vue sur la cathédrale sera préservé dans tout le quartier
Il aura fallu près de 10 ans pour que la ZAC Jardin du Val Ouest devienne réalité à Saint-Marceau. Le conseil municipal a approuvé hier largement le dossier de cette zone d’aménagement concerté innovante. D’abord parce qu’elle se situe en zone inondable, ensuite par son caractère vert, sa faible densité de logements et la priorité donnée à l’habitat individuel (60% des 450 logements prévus). Sur les 55 ha de la ZAC seuls 28 seront urbanisables, soit une faible densité de 16 logements par hectare. Cette densité a d’ailleurs été réduite puisqu’à l’origine 559 logements devaient voir le jour.
Le caractère innovant tient d’abord à sa résilience c’est à dire à sa capacité à limiter les inondations, à s’adapter le cas échéant aux crues et à redevenir vivable pour les habitants rapidement après la montée des eaux. Pour cela plusieurs dispositifs sont mis en œuvre en accord avec le PPRI (Plan de prévention des risques d’inondation) : plantation de 950 arbres, limitation de la surface imperméable à 8 ha, voiries dans le sens de l’écoulement des eaux, infiltration naturelle, logements avec matériaux et équipements adaptés, préservation de la zone d’expansion des crues, etc…
Trop peu de logements sociaux ?
Pour le maire cette « zone répond aux attentes des Orléanais » tandis que l’ajointe à l’urbanisme Muriel Chéradame y voit l’inverse de l’étalement urbain puisqu’il « s’agit de remplir une tâche urbaine ». L’aménageur la SEMDO va donc pourvoir ouvrir les premiers chantiers en 2020 avec 450 logements dont 60% de maisons individuelles, 25% de logements intermédiaires, 15% de logements collectifs et au total 15% de logements sociaux. Une proportion qui interpelle Dominique Tripet (PCF) : « 15% de logements sociaux c’est trop peu, la demande est importante sur Orléans » tandis que son collègue Michel Ricoud réaffirme l’existence de plus de 12 000 logements vacants sur l’agglomération qu’il faudrait remettre sur le marché. Sans remettre en cause cet « urbanisme durable » l’écologiste Jean-Philippe Grand s’interroge toutefois sur l’artificialisation des terres. « Il faut dit-il viser le 0% d’artificialisation des terres en 2030. C’est d’ailleurs ce que demande le gouvernement Macron » lance-t-il en clin d’œil à Olivier Carré.
J.-J.T.
Passe d’armes pour un taser…
Dans ce conseil municipal trop calme l’escarmouche n’est venue qu’en fin de séance avec une estocade que pensait porter Florent Montillot, adjoint UDI à l’Éducation (et membre du groupe réfractaire Les Orléanais) à Olivier Carré. Il y a quelques mois des membres de la police intercommunale des transports ont été agressés à la station tram de la gare par un homme, apparemment déséquilibré, mais armé d’un couteau. Sans user de leur pistolet ces policiers ont réussi à maitriser le forcené. Florent Montillot aurait aimé que ces policiers soient équipés de tasers, ces « pistolets à impulsion électrique ». Ces tasers ont été accordés, financés mais sans possibilité d’utilisation faute d’une formation adéquate et obligatoire mais que le maire n’a jamais demandé au préfet. Olivier Geffroy maire-adjoint à la sécurité, s’est fait un malin plaisir à renvoyer Florent Montillot dans ses cordes. D’abord en annonçant le lancement d’une enquête administrative sur la divulgation d’un rapport confidentiel. Ensuite en chargeant François Lagarde, ex-LR, démissionnaire qui avait signé l’autorisation pour ces tasers mais sans demander l’avis des 21 maires concernés par la police intercommunale des transports. La balle qu’a voulu tirer M. Montillot en direction du maire était donc à blanc…