maroussia_gentet© Hervé Sarrazin
Ce vendredi matin, à l’issue d’une première répétition au Théâtre , cette interprète nous parle volontiers de cette pièce et du contact avec l’orchestre : “Pour tout vous dire, je n’ai jamais joué cette œuvre avec un orchestre, je ne l’ai seulement rodée qu’à deux pianos. Le contact avec cet orchestre et Marius Stieghorst est merveilleux. Tout se déroule de manière hyper sympathique et dans une belle ambiance. Marius Stieghorst est très ouvert, très respectueux et très efficace.
Dans ce concerto il faut avoir une vision d’ensemble car le pianiste doit plus que que jamais entrer en communication avec les autres solistes de l’orchestre. Ce concerto est pour moi une effervescence de couleurs, de paysages, un langage clair.
En tant qu’interprète, je trouve que son côté rythmique nous fait tomber dans l’extase du rythme et, dans le mouvement lent, dans l’extase de la mélodie”.
Pour un spectre harmonique unique
Où se situe la place du pianiste dans ce concerto ? ” Dans ce concerto, non monolithique, on se sent porté par l’orchestre mais tout demeure très délicat, très subtil et il suffit de peu pour que tout soit décalé”.
Pour la belle histoire, le prochain disque de Maroussia Gentet, enregistré sur l’opus 102, instrument de Stephen Paulello, qui lui offre tout un “spectre harmonique unique”, sera consacré à l’évocation des forces de la nature autour des “Miroirs”, de Maurice Ravel . Il sortira en novembre sur le label Brecords.
Musique de notre temps
Ouverte à la musique contemporaine, Maroussia Gentet aime de fait travailler avec les compositeurs de notre temps, comme ce fut le cas avec
Héctor Parra pour OCI :
” Les rencontrer permet de comprendre l’ oeuvre, d’obtenir un éclairage , d’acquérir une façon d’être par rapport au texte et de donner vie à ce dernier. Oui, ce contact nous permet bel et bien de comprendre comment incarner la musique car sans cela nous sommes dans le doute”.
Pédagogue, Maroussia Gentet se félicite d’une proche tournée en région Centre organisée par Orléans Concours International qui lui permettra de donner des masterclasses avant concert.
L’instrument accompagnateur par excellence
Ne se sent-on pas trop seul à son clavier orchestral depuis l’âge de quatre ans? “Absolument pas, car le piano est l’instrument accompagnateur par excellence. Encore une fois j’aime accompagner la voix et le texte car c’est immensément nourrissant. Travailler en musique contemporaine avec des formations à géométrie variable est aussi passionnant”.
Soliste et chambriste immensément sollicitée, Maroussia Gentet nous dit encore ce vendredi: “A la suite des premières répétitions, je dois m’adapter à ce que j’ai entendu, travailler à la table les tempi, réfléchir à ce que m’a indiqué Marius Stieghorst et à ce que j’ai reçu des musiciens . Je dois avoir mentalement les idées claires, je sais que j’aurai aussi le besoin de ressentir le bon trac au moment du concert. Car s’il n’y en a pas, il n’y a pas de mobilisation.”
Jean-Dominique Burtin.
Samedi 12 octobre à 20 h 30, dimanche 13 octobre à 16 heures,
Salle Touchard, Théâtre d’Orléans.
Programme: Chostakovitch, Debussy, Ravel, Moussorgski.
En savoir plus: www.orchestre-orleans.com