Tous les partenaires viennent de valider leur participation pour la création du campus Madeleine sur le site de l’ancien hôpital. La Faculté Droit Économie Gestion quittera la Source pour rejoindre le centre-ville dans cinq ans. Les travaux vont pouvoir commencer.
Le plan d’aménagement de l’ancien hôpital est validé = place aux travaux
Après des années d’études, d’hypothèses et quelques polémiques le projet de campus universitaire sur le site de l’ancien hôpital Madeleine devient (presque) réalité. Tous les partenaires de ce projet à 67 millions d’euros se sont en effet retrouvés hier matin pour signer un accord-cadre en faveur de ce campus. L’initiative portée par la Métropole d’Orléans (qui prévoit d’engager 30 millions d’euros dans l’opération) est en effet l’exemple même de la « solidarité territoriale ». Le Département du Loiret (20 millions d’euros), la Région (8,5 millions) et l’État (8,5 millions) ont en effet sorti leur carnet de chèque de concert pour soutenir ce projet « symbole d’attractivité et de rayonnement » de l’université orléanaise. Pour l’occasion Olivier Carré, Marc Gaudet du Département, François. Bonneau de la Région, Pierre Pouëssel de l’État et Ary Bruant, le président de l’Université, unis par cette « volonté politique partagée » se sont retrouvés jeudi matin pour parapher l’accord- cadre qui va véritablement donner naissance à ce campus.
« Prestigieux recommencement »
Tous les partenaires, ville-Métropole, Etat, Région, Département et Université ont paraphé un accord-cadre
Tous ont loué la « renaissance de l’Université », le renforcement d’une « métropole étudiante et bouillonnante », « l’affirmation de notre capitale régionale à travers son université ». Pierre Allorant, doyen de la Faculté Droit Économie Gestion, qui sera la principale composante universitaire de ce campus, a pour sa part salué le « prestigieux recommencement » de l’université qu’avaient souhaité dans les années 60 Roger Secrétain, alors maire d’Orléans et le recteur Gérald Antoine. Et le doyen de rappeler que l’école de droit née au 13ème siècle avait précédé la création de l’université -une des premières en Europe- au 14ème avant de s’éteindre au 19ème.
C’est donc à la rentrée 2024 que les 4 200 étudiants de la Faculté Droit Économie Gestion s’installeront sur ce campus de 5 ha, à la fois dans des bâtiments neufs et dans d’autres réhabilités. Le campus accueillera également un Learning center, une « école de la Data » et un restaurant universitaire. Si l’on ajoute les étudiants de l’École Supérieure de Commerce qui vont intégrer l’ancien collège Bailly ainsi que ceux de l’antenne de l’École Spéciale des Travaux Publics (ESTP) (encore en recherche d’un site d’accueil, peut être sur le campus Madeleine) ce sont au total près de 6 000 étudiants qui vont animer le centre-ville d’Orléans d’ici à 5 ans.
Un hôtel 5 étoiles ?
Les travaux ont déjà débuté avec la démolition du bâtiment mère et enfant
Mais le campus de La Source ne sera pas pour autant dépouillé : les actuels locaux de l’UFR Droit Économie Gestion accueilleront les futurs instituteurs des deux ESPE (ex École Normale) qui fermeront faubourgs Bourgogne et Saint-Jean ainsi que la présidence de l’université aujourd’hui logée au château de La Source.
L’ancien hôpital doit devenir un nouveau cœur pour le centre-ville d’Orléans. Car en plus des étudiants le site accueillera entre 150 et 200 logements, mais aussi une maison de santé, un groupe scolaire, un petit site culturel dans l’ancienne chapelle et peut être un hôtel 5 étoile à la place de l’Hôtel Dieu. La ville cherche actuellement un opérateur hôtelier avec de premiers « résultats encourageants ». Et pour parachever l’ensemble un parking mixte public-privé de 600 à 700 places viendra faciliter la mobilité des occupants. D’ici là cinq de travaux seront nécessaires avant qu’Orléans ne retrouve son cœur battant étudiant.
J.-J.T.
Le discours du doyen Pierre Allorant
« Un prestigieux recommencement ». Où ailleurs que sur le site de « la mère et l’enfant » cette école de droit née au 13e s l’une des premières en Europe, au chevet de la cathédrale, aurait-elle pu renaître plus opportunément, entre Jaurès, de Gaulle et une chapelle nommée Saint Charles, sur ce boulevard de la connaissance qui relie le LabO à la médiathèque, franchissant les turbulences de la Loire et longeant celles du Frac ?
Faire le trait d’union entre nos anciens étudiants Érasme, Grotius, Rabelais, Calvin, Molière, et la digitalisation de la justice et de l’action administrative, entre Cantillon et les crypto monnaies, entre Pothier, Léo Hamon, R.-G. Schwartzenberg et la formation des cadres de la cité, telle est notre ambition. Résolument ancrée dans le territoire du grand Orléanais, connectée aux campus du Berry, appuyée sur son club des partenaires, au service de l’épanouissement de ses étudiants et de leur insertion par l’apprentissage, la faculté de droit, d’économie et de gestion d’Orléans va relever le défi de l’attractivité métropolitaine de notre « Paris-sur-Loire », saisir ce levier pour développer son rayonnement et faire bénéficier de ce laboratoire privilégié sur les normes, les modèles et les comportements les acteurs de la cité du fils de la rue des Carmes, qui imagina pour nous l’ENA, le CNRS, le festival de Cannes, l’accès démocratisé à tous les savoirs et les pouvoirs.
Son souvenir a été entretenu par sa veuve, Madeleine. Longue vie à ce campus qui va, enfin, faire de la ville universitaire, une métropole étudiante bouillonnante telle la Source du Loiret chère à Voltaire. Oui, « Orléans qui êtes au pays de Loire », « sévère et sérieuse », gardons le sérieux et troquons le sévère pour l’enthousiasme de la jeunesse : il faut cultiver notre métropole-jardin ! »