Fête de la Science : le BRGM explore le sous-sol orléanais en 3D.

Le village des Sciences du CNRS d’Orléans vous attend le week-end du 12-13 octobre avec sur place de nombreuses animations pour tous les âges. Pour le BRGM, qui fête ses 60 ans avec une année dédiée aux risques naturels, la Fête de la Science est l’occasion de vous faire découvrir virtuellement les cavités du sous-sols orléanais grâce à une machine sophistiquée. Un pan inconnu de notre patrimoine que nous fait découvrir Agnès Noel, chargée de coordination Géosciences et de médiation scientifique.

Agnès Noël, chargée de coordination Géosciences et de médiation scientifique – BRGM d’Orléans.

S.D : “Le visiteur va vraiment pouvoir s’immerger dans la réalité du sous-sol orléanais ? “

Agnès Noël : “ Tout à fait. On va présenter à la fois des outils qui permettent au quotidien aux ingénieurs du BRGM de détecter les cavités souterraines et surtout d’avoir une idée précise de leur taille. Mais ce qui va être intéressant pour les visiteurs, c’est la découverte virtuelle d’une véritable cavité orléanaise qui a été modélisée, puisque le grand public a rarement l’occasion de descendre dans ce genre d’endroit. De plus, on a inséré dans cette cavité des informations sur son origine, pourquoi est-ce-qu’elle a été creusée.

Dans ce cas précis, il s’agit d’une ancienne carrière de calcaire. Une roche qui a permis d’édifier un certain nombre de monuments dans l’agglomération orléanaise. On parle aussi des vies qu’elle a connue après son exploitation. Ainsi, à Orléans ces anciennes carrières étaient souvent réutilisées comme lieu de stockage pour le vinaigre ou le vin. D’autres ont servi de lieu de culture de salades de cave. Il s’agit là d’une vraie spécificité orléanaise. On donne ensuite des informations sur les risques présents dans les cavités mais également les outils qui permettent de surveiller ces risques, voire même de les prévenir et donc de faire en sorte que les Orléanais soient en sécurité. 

SD : ” C’est pour cela que l’on parle du fameux gruyère orléanais, mais pourquoi est-ce-que ces cavités n’ont pas été comblées lorsque l’on s’est aperçu qu’elles présentaient des risques ?

AN: “ Le problème en fait, c’est que l’on a commencé il y a déjà plusieurs années à faire un inventaire des cavités orléanaises mais on ne les connaît pas toutes et ça prend énormément de temps. Il y a un énorme travail de fourmi qui est effectué avec les services du cadastre puisque l’on sait qu’il existe des carrières sous les habitations. En plus, on est en zone calcaire,  ce qui veut dire que certaines zones des cavités se forment naturellement dans la roche, mais celles-là on ne peut que les suspecter. Donc ce travail d’inventaire est en train de s’étendre à d’autres villes de l’agglomération. 

SD : ” C’est au BRGM que l’on a confié la gestion de ces cavités ? “

AN: ” Oui le BRGM est en charge de la base de données des cavités françaises. Mais d’autres organismes se répartissent le travail, notamment le CEREMA et bien sûr le  service archéologique de la mairie d’Orléans. Une ville qui a connu des effondrements subits notamment rue Jeanne d’Arc il y a quelques années, heureusement sans faire de victimes. Mais pour éviter que de tels évènements ne se reproduisent, les ingénieurs du BRGM et les agents d’Orléans Métropole sont en train d’ inventorier les cavités pour anticiper ce genre de risques.

SD : ” C’est aussi ce que va découvrir le public ce week-end avec une machine de haute technologie ?

AN: “Oui il s’agit du “zeb-revo”, un laser mobile qui modélise ces cavités en 3 D a été acquis par le BRGM en 2017. Il a donc permis de cartographier les cavités souterraines et apporte beaucoup d’informations. C’est néanmoins une science relativement récente, donc oui ça va prendre du temps mais l’objectif justement, c’est vraiment d’anticiper tous ces risques liés à ces cavités dans notre zone  qui est un peu un gruyère. Dans ce but, le BRGM vient également de s’équiper d’un nouveau scanner-laser 3D mobile pour être encore plus performant et circuler dans toute la région. Le problème c’est qu’il y a aujourd’hui peu de personnes formées à l’analyse de ces données, donc on essaie vraiment de se doter de moyens humains.

SD : “Donc selon vous, il est important de s’informer sur cette partie cachée de la ville?

AN : ” Oui parce qu”il faut savoir que cette cavité 3D en réalité virtuelle a été réalisée grâce aux  informations du service archéologique de la mairie d’Orléans. On a fait un vrai travail commun et j’ai trouvé très intéressant de raconter l’histoire de ces carrières qui font partie à part entière de notre patrimoine historique orléanais notamment à cause comme je l’ai dit de la culture de la salade de cave mais il faut savoir qu’elles ont également servi de refuges aux habitants pendant la seconde guerre mondiale. D’ailleurs dans la cavité modélisée on a retrouvé des vestiges de latrines creusées à même le sol. C’est vraiment poignant de retrouver des traces de tous ces gens qui sont passés dans ces fameuses carrières et je pense que les Orléanais vont pouvoir s’approprier un nouveau pan de leur histoire assez méconnu en fait.”

Sophie Deschamps

Les dessous du sous-sol orléanais et les autres animations du village des Sciences du CNRS d’Orléans-la-Source sont à découvrir les 12 et 13 octobre de 10h à 18h, 3E Avenue de la recherche scientifique.

 

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