Avec la détermination, la clairvoyance et la passion qui la caractérisent, la chorégraphe et danseuse Maud Le Pladec, directrice du Centre chorégraphique national d’Orléans a présenté ce jeudi, rue du Bourdon Blanc, le programme fleuve et à venir, de septembre à décembre, de son effervescente saison.
Olivia Droeshaut & Yves Dethier © DYOD
Bouquet d’ouverture place du Martoi
Tout débutera, toujours par souci d’investir l’espace public, le samedi 5 octobre, de 14 h 30 à 19 h 30, place du Martroi, par une série de performances et d’interventions. Elles inviteront tout un chacun à aimer “danser la ville” et à mettre ses pas ou sa présence dans ceux et celle du Centre Chorégraphique National, institution vivante et vibrante ouverte à toutes les formes vivantes d’expression.
Du silence à la danse pure et à la musique ouverte
Pour Maud Le Pladec, l’invitation est lancée à découvrir la “danse pure, la matière brute, les corps entremêlés” et plus particulièrement le travail de Noël Soulier”: “C’est très beau, très simple, empli de virtuosité, de rigueur chorégraphique à l’écoute du corps qui s’inscrit dans l’espace”.
En vérité, cette prometteuse ouverture de saison, série de performances d’interprètes et de chorégraphes, invite de manière tourbillonnante à cheminer du silence à la musique ouverte de notre temps, est foncièrement attrayante.
Tout un chacun pourra y découvrir notamment la création de Solène Wachter
“De face” ou, entre autres, le jeu de la guitariste Christelle Sery qui, avec “
Ombre pour ombre” , intervention qui explore le mystère propre aux musiques improvisées avec l’ensemble Cairn, souligne ainsi une belle première entente désirée avec cette formation musicale en partenariat plus que jamais de mise avec
la Scéne Nationale d ‘Orléans.
Quelque chose de bouleversant, fougueux et touchant
Sans trop entrer dans les détails, soulignons l’hommage rendu à la chorégraphe Anna Teresa de Keersmaker et la compagnie Rosas, hommage qui tient à décrypter l’œuvre emblématique et les reprises de “Fase” sur une musique de Steve Reich.
Fase Anne-van-Aerschot
Sans trop, une fois encore à ce jour, entrer dans les subtiles arcanes de la programmation du Centre chorégraphique, séduisante et protéiforme , soulignons les Jeux chorégraphiques qui donnent la parole aux spectateurs actifs qui peuvent influencer l’œuvre. Place aussi à la recréation de Jours étranges, de Dominique Bagouet, l’un des acteurs emblématiques de la danse contemporaine, par des jeunes danseurs orléanais sous la conduite de Catherine Legrand. Cela promet une fois encore, selon Maud Le Pladec, “ d’être bouleversant, fougueux et touchant”.
“Etre sœurs pour être plus fortes”
En vérité, jubilatoire est ce début de saison du Centre Chorégraphique National d’Orléans qui n’a de cesse d’ouvrir des fenêtres sur les créations en devenir, de multiplier ateliers de formation et stages, ceux d’un Centre qui s’adresse par ailleurs à quelque 400 élèves d’établissements de la région allant du cours élémentaire à l’Université.
Dans son édito de programme intitulé “Être sœurs pour être plus fortes”, Maud Le Pladec affirme avec justesse: ” La culture est un puissant vecteur de changement des mentalités. Agir concrètement en faveur de l’égalité femmes hommes dans la culture peut avoir une influence positive sur l’ensemble de la société. Au Centre chorégraphique national d’Orléans, la parité, l’accessibilité aux œuvres, la diversité des propositions et des publics sont des questions au cœur du projet artistique, et aussi du projet de lieu de vie “.
Au chapitre du festival et de la création
Admiration emblématique faisant au masculin féminin pluriels, nous noterons la seconde édition du Festival Jeunes Gens modernes rebaptisé Jeunes Gens Femmes Moderne (du 2 au 4 avril) et “Static Shot“, la création 2020, nouveau projet chorégraphique de Maud Le Pladec imaginée pour les danseurs et danseuses du Centre Chorégraphique National Ballet de Lorraine qui sera présentée le 27 mai à l’Opéra National de Lorraine invitant à une extase sans fin. Puis plus tard àla Scène nationale d’Orléans.
Maud Le Pladec: “J’imagine un dispositif scénique bien spécifique entre pièce chorégraphique , installation scénique et dispositif cinématographique. La dramaturgie de la pièce, pensée comme un bloc de corps, d’images et de sons, ne comprendra ni début, ni milieu, ni fin. Tel un climax permanent, le groupe de danseurs tiendra ensemble ce point culminant, l’énergie devant toujours se trouver à son zénith “.
Jean-Dominique Burtin
37 rue du Bourdon Blanc CS 42348 45023 Orléans Cedex 1. Tél. : 02 38 62 41 00 reservation@ccn-orleans.com. Du lundi au vendredi de 9h à 12h30
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