Ce jeudi matin s’est ouvert à la médiathèque d’Orléans le neuvième colloque “Femmes des lumières et de l’ombre” organisé par l’association Mix-cité, avec pour thème pour cette nouvelle édition “Femmes en scène, femmes de théâtre” proposant un copieux programme de communications mais aussi de performances au public orléanais.
Beaucoup de livres…
Et bien sûr la présidente de Mix-cité, Monique Lemoine ouvrit le colloque par un propos resituant cette initiative dans le contexte de l’histoire du combat des femmes pour l’égalité des droits tant sociaux que culturels avec trois thématiques remarquables: la colère, le pouvoir et l’éducation. La colère avec l’acte de Mary Richardson qui en 1914 vandalisa une toile de Vélasquez au British Museum pour faire entendre la revendication des suffragettes au Royaume Uni, ou plus récemment la provocation de Deborah de Robertis qui un siècle plus tard, exposa son corps de femme devant l’Origine du Monde de Courbet au Musée d’Orsay. Le pouvoir avec le récent refus d’une femme à la tête du TNP de Lyon, polémique sur laquelle reviendra Séverine Chavrier par téléphone un peu plus tard en revendiquant la nécessité d’une parité artistique dans le spectacle vivant comme ailleurs. Education, en rappelant l’absence encore criante des femmes dans les manuels scolaires, mais aussi l’action de femmes remarquables, de Marguerite Durand, fondatrice de la Fronde journal entièrement fait par des femmes déjà en 1897, à Malala Yousafzai Prix Nobel pakistanaise pour son action pour l’éducation des filles, en passant par Virginia Woolf dont une remarquable mise scène d'”Une chambre à soi” était proposée en soirée au Théatre Gérard Philipe.
Et de conclure que le féminisme est d’abord un combat dans la diversité, une“coalition des différences” comme le dit l’américaine Judith Butler, dans une lutte sans cesse renouvelée pour la place des femmes dans la société.
La performance d’Armelle Chitrit
Joelle Gayot, journaliste de théâtre à France Culture et à Télérama, pouvait alors ouvrir le colloque en communiquant sa passion pour le théâtre, mettant en appétit un auditorium presque plein pour écouter les communications plus savantes sur la place du corps des femmes dans la tragédie antique avant une étonnante performance d’Armelle Chitrit, en fin de matinée, qui mélant chorégraphie musique et poésie réussit à nous faire imaginer une présence orientale en cette salle plutôt sinistre… Une performance !
GP
Le programme du colloque