“Vaincre à Rome”, un événement littéraire et théâtral pour la rentrée à Orléans

Il est des événements littéraires dont s’emparent les médias se délectant les polémiques familiales, et d’autres plus discrets, comme ce livre construit par un jeune talent qui pas à pas a tissé un récit autour d’une figure de légende pour offrir aux lecteurs une œuvre forte, riche de cette histoire méprisée de l’Afrique.

“Vaincre à Rome” de Sylvain Coher sorti cet été aux éditions Acte Sud reprend l’épopée du coureur  de marathon aux pieds nus, l’Ethiopien Abebe Bikila qui remporta aux JO de 1960 la première médaille d’or du continent africain, et nous offre un récit de cet impensable exploit, à la première personne comme vécu en direct de la tête du coureur.

Mais le travail d’écriture de Sylvain Coher a cette originalité qu’il s’inscrit depuis mars 2018 dans une résidence d’écriture avec le Théâtre Charbon à la Source, lui donnant ainsi la possibilité de confronter l’avancée de son récit sous la forme de performances proposées au public, la dernière mise en scène s’étant déroulée lors du festival Enracinement/Déracinement/Déplacement de décembre dernier à la salle Gérard Philipe.

Depuis cette soirée qui permit de mettre en scène et en musique une version théâtralisée du texte littéraire, le livre de Sylvain Coher a été publié et c’est à une ultime confrontation que nous invite le Théâtre Charbon avec une performance ce mardi soir qui non seulement reprendra les protagonistes de la version précédente mais offrira un personnage supplémentaire avec la voix de Yewebdar, la femme d’Abebe Bikila.

Et pour fêter dignement l’événement, la performance de mardi soir sera suivi d’un concert de Majnun accompagné d batteur Adrien Chénnebault.

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“Pour faire revivre cette histoire aux allures d’épopée sportive, sociale et géopolitique dans les artères de la Ville éternelle, Sylvain Coher a eu une idée aussi folle qu’audacieuse: se mettre dans la tête de l’athlète. En résulte un roman à la première personne époustouflant de maîtrise stylistique, d’intelligence, de rythme… et de suspense. L’exploit est à peine plus mince que celui de Bikila: tenir sur une distance littéraire de 150 pages un récit où il est beaucoup question de souffle, de muscle, de pied, de jambe, de sueur.
L’auteur y parvient en insérant d’opportunes digressions et réflexions dans ces deux heures et quart de course se terminant en apothéose: ce Vaincre à Rome a au fond toutes les allures d’un «vaincre Rome».
J.-C. B.