Du lundi 23 septembre au vendredi 27 septembre, à l’occasion de cinq soirées, la Scène nationale d’Orléans a cette magnifique idée d’accueillir au Campo Santo la Compagnie Dromesko , dont la “baraque” avait déjà pris avec bonheur ses quartiers dans le site pour le spectacle “Le Jour du grand Jour”. Cette fois, Lily Théâtre et et Igor Dromesko reviennent pour une “suite en avant” de ce banquet “Le jour du grand jour” intitulé “Le dur désir de durer”, allusion à Eluard, spectacle qui a pour sous-tire “Après demain, demain sera hier”, proverbe tzigane.
©Fanny_Gonin
Dans ce spectacle de la puissante compagnie conjuguant théâtre forain musique et danse, interprété par neuf acteurs et trois musiciens (accordéon violoncelle et voix) et un volatile éblouissant, compagnon de toujours, place aux étreintes et à la danse, à l’évocation de la souffrance, de la convivialité, de l’enfance, des états d’âme et des états de corps d’hommes et de femmes avec leurs vertiges, leur bonheur leur goût d’espoir. Confidence restreinte: tout cela sera balayé, juste un instant , par le vent tumultueux de la vie qui bouscule les êtres comme un tourment jusqu’à l’étreinte.
Pour la belle histoire, créé en 1990, après le cirque Aligre et Zingaro, Igor a inventé avec sa femme Liliy “La volière Dromesko”, compagnie théâtrale qui sera accueillie plus que fidèlement en résidence par le Théâtre National de Bretagne avant de voir le jour chez les grands amis du Théâtre de Vidy Lausanne et de parcourir la France et l’Europe pour des centaines représentations.
Aujourd’hui, Orléans a le bonheur de pouvoir accueillir une compagnie et une structure qui s’inscrivent au cœur de la vie et du “tunnel des spectateurs” dans une salle inouïe, montée in situ, pour une merveilleuse cérémonie d’émotions. Ici, rien n’est faux parce que tout est aimé.
En vérité, Igor Dromesko continue d’aimer le “Umwelt” de Maguy Marin et les êtres de Sempé. Lily Théâtr aime et partage le don que lui fait le public présent, qui fait sens à leur acte d’amour. cette dernière avait aimé en son temps citer cette jolie phrase du poète Norge: “Dans une foule fermée, les larmes se cachent comme dans un bois”. Voici, par conséquent, une nouvelle fois, un très beau spectacle de la compagnie renversant, une table où sont dressés les couverts et les plats de la vie à partager.
Voici, ce dont nous témoignent ce jeudi au Campo Santo, lors d’une interview, dans un grand tourbillon de chaleur et de convivialité , Igor et Lily, dans leur si vivante comme si accueillante, humble et capiteuse caravane jouxtant le théâtre forain. Celle qui se trouve à la belle diurne et nocturne de la cathédrale Sainte-Croix.
Jean-Dominique Burtin.