Créer pour protéger et restaurer la biodiversité, le nouvel Office Français de la Biodiversité (OFB) sera mis en place au 1er janvier 2020. En attendant, son logo a été dévoilé hier par Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire. L’occasion d’une visite de la réserve naturelle de Saint Pryvé-Saint Mesmin à Mareau-aux-Près (45).
Mercredi 24 juillet, Mareaux-aux-près, avec plus de 40°C au mercure. Alors que le Loiret passait de façon inédite en « vigilance rouge canicule », la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, se faisait attendre à la réserve naturelle de Saint-Mesmin (263 ha)…
Barbara Pompili, secrétaire d’Etat de François Hollande, a été à l’origine du projet.
Une bonne demi heure après l’horaire prévu, la découverte du site naturel en compagnie d’une cohorte de parlementaires – dont Barbara Pompili, Présidente de la commission développement durable et rapporteure du projet de loi à l’Assemblée Nationale – des Présidents de la Région et du Département, d’élus locaux, mais aussi de repésentants de l’ONCFS, de l’Agence régionale de la Biodiversité Centre-Val de Loire, et de Loiret Nature Environnement, gestionnaire de la réserve, a pu démarrer le long d’une Loire qui s’écoule encore un peu ici.
Au programme : présentation du futur opérateur public, des actions et missions de l’ONCFS et de l’AFB Centre-Val de Loire à travers un suivi du castor, une démonstration d’une opération de police à l’encontre d’un usager en motocross, et la situation hydrologique de la Loire.
Un super établissement pour la biodiversité
Plus grand établissement public en faveur de la protection de la biodiversité, l’OFB émanera de la fusion de l’ONCFS (Office français de la chasse et de la faune sauvage), spécialiste de la biodiversité terrestre, et de l’AFB (Agence française pour la biodiversité), spécialiste des milieux humides et aquatiques. Soit, un établissement public de 2700 agents qui fonctionnera avec un budget de 340 ME.
Outre une transversalité et une mutualisation des savoir-faire et des expériences, l’OFB apportera un appui technique, scientifique et financier à l’État, ses établissements publics, ainsi qu’aux collectivités dans la mise en œuvre des politiques publiques de l’eau et de la biodiversité.
À ce titre, il poursuivra la mise en place des Agences régionales de la biodiversité avec les régions, comme celle du Centre Val-de-Loire lancée à Orléans le 27 septembre prochain. Autre point, grâce à cette loi créant l’Office français de la biodiversité, les missions des fédérations des chasseurs seront modifiées et les pouvoirs de police des inspecteurs de l’environnement renforcés pour lutter contre les atteintes à la ressource en eau et aux milieux naturels ou encore faire respecter l’interdiction de la circulation des quads, motocross, etc. dans les espaces naturels (1500 procédures en France par an et 35 en Centre-Val de Loire). « Nous sommes à un moment où la biodiversité est fragile et où le climat et l’eau créent des tensions très fortes, souligne Emmanuelle Wargon. Mais je tiens à souligner l’exemplarité du partenariat ici sur ces sujets complexes. Et j’ai vu aujourd’hui des exemples inspirants ».
Des arrosages malgré les restrictions…
La Loire à Orléans.
Mais alors que les équipes locales de l’AFB présente la situation hydrologique et l’eutrophisation de la Loire en cette période d’extrême sécheresse, la Secrétaire d’État s’étonne d’avoir constaté en traversant la région, « de l’irrigation en plein champ… On a quand même 80 départements en vigilance orange et 73 en restriction d’eau ! Si on appelle la population au civisme, il faut faire attention… ». Ce à quoi répond Marc Gaudet, président du Conseil Départemental du Loiret : « le pire ennemi, c’est le vent. Des volumes d’eau à prélever ont été négociés… ».
Mais face aux enjeux climatiques et aux phénomènes extrêmes qui sont amenés à se multiplier, la secrétaire d’État annonce qu’« une feuille de route à 3 ans avec une baisse de 10% des prélèvements de la ressource est prévue », ajoutant la nécessité de travailler sur des projets innovants liés à la réutilisation de l’eau.
2e région en terme de pression sur le bassin
En fin de parcours, Emmanuelle Wargon et Pierre Dubreuil, Directeur général de la préfiguration du futur établissement, ont dévoilé le logo de l’Office français de la biodiversité, sur fond d’une Loire en faible débit : « 36 m3/s au lieu de 75 m3/s en mois le plus sec, explique un agent de l’AFB. Sans le soutien d’étiage nous aurions moins de 20 m3/s. Mais les pronostics dans les prochaines années sont mauvais à cause des pressions hydrologiques sur le bassin : le Centre-Val de Loire est la 2e région en terme de pression avec 215 millions de m3 prélevés, notamment par les 4 centrales nucléaires qui prélèvent 82% de l’eau en Loire et en restituent 70% ». Mais face à la sécheresse, des réacteurs devront-ils être fermés ? “Pas d’inquiétude à avoir,” assure Emmanuelle Wargon. “L’étiage est suivi de façon soutenue, et nous somme en capacité d’approvisionner en eau potable et de faire tourner les réacteurs sur la Loire”.
E.B.