“Nos années de solitude”: Biennale d’Architecture d’Orléans #2

La canicule n’altère pas l’ardeur du FRAC Centre-Val de Loire qui nous annonce dans un long communiqué, les festivités de la deuxième édition de la Biennale d’Architecture d’Orléans intitulée “Nos années de solitude” qui se déroulera du 11 octobre 2019 au 19 janvier 2020, un peu partout sur Orléans et la région. 

Communiqué:

“Du 11 octobre 2019 au 19 janvier 2020, le Frac Centre-Val de Loire organise la deuxième édition de la Biennale d’Architecture d’Orléans. Intitulée “Nos années de solitude”, cette nouvelle édition examine l’expression des solitudes des mondes dans les domaines de l’art et l’architecture, en continuant de faire dialoguer la 3ème plus importante collection d’architecture au monde – celle du Frac Centre-Val de Loire – avec des œuvres et architectures expérimentales produites spécialement pour la manifestation. Elle s’envisage comme un abécédaire pour déconstruire et réinvestir la notion de solitude, depuis l’œuvre de John Hejduk, d’Absalon en passant par Driss Ouadahi ou encore John Cage. Cette édition met particulièrement en lumière les scènes d’Europe (Allemagne, France, Italie notamment), du Moyen-Orient (Machrek, Maghreb), d’Amérique latine (Brésil, Mexique).

Pensée à l’échelle de la ville et de la région, la deuxième Biennale d’Architecture d’Orléans se structure autour d’un « polyptique » de propositions curatoriales : autant de paysages des solitudes déployés à travers des lieux culturels orléanais et de la région Centre-Val de Loire.

La Biennale d’Architecture d’Orléans s’est identifiée dès sa naissance comme une « biennale de collection », faisant dialoguer des collections d’architecture avec des productions récentes. Cette spécificité est incarnée dans deux expositions présentées dans le bâtiment emblématique du Frac Centre-Val de Loire, conçu par Jakob + MacFarlane.

Pour cette édition, la Biennale fait le choix d’inviter la collection du MAXXI à Rome, pour la mettre en regard avec le projet Waiting land de Stefano de Martino et Karen Lohrmann. Cette confrontation met au jour deux désirs qui s’opposent : le paysage de l’Italie dessiné par des constructions inachevées réalisées sans règlementations, ni « règles de l’architecte » – Waiting land -, et le pouvoir d’une utopie faite de béton et construite par des architectes solitaires – la collection du MAXXI. La seconde exposition (Homo faber : un récit) consacre la première monographie de l’une des figures majeures de la collection du Frac Centre-Val de Loire : l’architecte Günter Günschel (1928-2008). Marquée par une recherche sur l’innovation des formes architecturales, l’œuvre de Günschel est salutaire pour saisir, à l’heure de l’anthropocène, la permanence de l’architecture comme destruction / reconstruction des paysages de la nature.

À ces deux ancrages historiques répond un paysage des avancées les plus actuelles de l’architecture : The architectural beast fruit d’une collaboration avec la SCI-Arc in Los Angeles (Southern California Institute of Architecture). Cette exposition collective montre comment les projets étranges, spéculatifs, inconfortables et inattendus de certain·es architectes, artistes, designer·euses se contaminent, venant ainsi dépeindre la pratique la plus contemporaine de l’architecture sous les traits d’un animal mutant.

Au collectif répond le souvenir d’un des architectes les plus solitaires de la discipline. Le Frac propose en effet, la première monographie consacrée au grand bâtisseur d’après-guerre Fernand Pouillon (1912-1986). Mes réalisations parleront pour moi est une autre manière de donner à voir l’engagement politique d’un architecte, à partir de l’archive de ses projets en Algérie.

Plusieurs œuvres produites spécialement pour la Biennale sont à découvrir dans les nombreux espaces du Frac (Laure Tixier et Hervé Rousseau ; Takk ; Santiago Borja, etc). Mais aussi des œuvres d’Absalon, d’Ahmed Mater, d’André Bloc, de Driss Ouadahi… dressent un « abécédaire » de la solitude. Enfin, Nos solitudes de Julie Nioche, danseuse et chorégraphe contemporaine française, suspend la solitude et met son corps au défit de la gravité.

À la Collégiale Saint-Pierre le Puellier, la solitude est examinée à travers les recherches, d’une part, du groupe d’architectes constitué dans les années 1960, Arquitetura Nova, invité d’honneur de cette édition et ses réponses face à la dictature brésilienne, et les projets du groupe brésilien, engagé depuis les années 1990 dans la planification communautaire : USINA_Ctah.

D’autre part, la Collégiale est investie par les œuvres de l’architecte, peintre et sculpteur franco-cubain Ricardo Porro (1925-2014). Y sont également présentées les recherches du duo de cinéastes et artistes architecturaux Ila Bêka & Louise Lemoine (Buto House) ; ou encore celles de Lacaton & Vassal, invités à révéler non pas leur œuvre mais la géographie errante de leur pensée. Enfin, l’œuvre Il Castello della Loira de l’architecte Beniamino Servino, produite spécialement pour la Biennale, sera présentée dans la nef de la Collégiale.

Au Théâtre d’Orléans, un focus est donné à la scène mexicaine, à travers l’exposition collective intitulée De la solitude à la désolation qui se penche sur les conséquences spatiales des pratiques corporatives et des politiques nationales en relation avec le démantèlement des structures étatiques.

Une présentation de l’œuvre de Lina Bo Bardi (1914-1992), considérée comme l’un·e des architectes brésilien·nes majeur·es du Mouvement Moderne, est présentée conjointement à la Médiathèque d’Orléans et la Médiathèque Maurice Genevoix, dans le quartier d’Orléans-La Source dans le cadre d’un partenariat avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville.

La Biennale s’affirme comme un laboratoire curatorial à ciel ouvert, avec le projet Al majhoola min al-ard (l’étrangère sur terre) qui vient dialoguer avec le patrimoine historique de la ville d’Orléans. Il s’agit d’une invitation adressée cette année à une dizaine d’artistes et architectes du Machrek et du Maghreb, à créer des drapeaux originaux qui viendront habiller de leur imaginaires radicaux toute la rue Jeanne d’Arc. Cette dernière, axe historique et central de la ville, où convergent l’imaginaire collectif de la cité, devient un « lieu d’exposition » ; le laboratoire d’une nouvelle modalité curatoriale. En proposant une allée de drapeaux constituée d’œuvres réalisées par des architectes et artistes contemporain·es des mondes arabes, le projet poursuit et renouvelle les codes rituels et symboliques de la ville, cherchant à investir, plus que l’espace de la rue en tant que tel, son usage, sa coutume.

D’autres projets seront présentés dans différents lieux de la ville : les cryptes Saint-Aignan et Saint-Avit, le Jardin de l’Evêché à Orléans, ainsi que la Place Sainte-Beuve, la Place Pierre Minouflet et le Parc Floral à Orléans-La Source. La Biennale se déploie également chez les habitant·es et aux Halles d’Azay-le-Rideau (Les Tours de Babel) ou encore à École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier avec l’exposition collective Limites à l’infini. La Biennale travaille pour ces projets en lien étroit avec les Écoles Nationales Supérieures d’Architecture de Nantes, Montpellier et Paris-Belleville, Marne-la-Vallée, ainsi qu’avec l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges, l’École Supérieure d’Art et de Design d’Orléans, et l’École Supérieure d’Art et de Design (TALM) de Tours.

La manifestation sera rythmée, sur les trois mois de son ouverture au public, par une programmation culturelle riche et variée. Les détails et événements seront annoncés ultérieurement.

En invitant les artistes et architectes à produire ce qu’ils·elles ne peuvent pas faire ailleurs, la Biennale d’Architecture d’Orléans réaffirme, à travers cette deuxième édition, tout ce qui fait sa spécificité : l’importance accordée à la nature expérimentale des pratiques et de leur exposition (laboratoire artistique et curatorial), et le dialogue entre une collection d’architecture et l’architecture en train de se faire.

Si la collection fabrique la Biennale, la Biennale s’inscrit dans un cercle vertueux et fabrique à son tour la collection : en effet, un grand nombre d’œuvres produites cette année rejoindront, comme lors de la première édition, les quelque 20 000 œuvres du Frac Centre-Val de Loire.

“Nos années de solitude”: Biennale d’Architecture d’Orléans #2

du 11 octobre au 19 janvier 2020

http://www.frac-centre.fr/

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