Ayant usurpé l’écharpe de maire (qu’il n’est plus depuis 2015) lors des fêtes johanniques 2019, Serge Grouard a d’ores et déjà choisi son angle de défense : le déguisement. En effet, après le 8 mai, un ancien élu, Tahar Ben Chaabane avait signalé « cette usurpation de mandat » au préfet et au Procureur de la République.
Serge Grouard et son écharpe de député-maire aux fêtes johanniques.
Ni une, ni deux, Nicolas Bessonne a transmis le dossier aux policiers orléanais. « Ces fêtes de Jeanne d’Arc sont aussi la fête du grand déguisement », plaidera l’ancien maire d’Orléans. Et, avec accord de son avocat maître Grégoire Renard-Rusé, il citera de nombreux exemples d’Orléanais qui défilent travestis. Comme les associations régionalistes déguisées en Bretons, en Martiniquais ou en Basque. « Or, ce n’est pas dans ce costume qu’ils vont travailler tous les jours », argue Serge Grouard. Pas plus que les Landais ne prennent le tram montés sur leurs échasses. Délicat en effet.
« Et » ajoute son avocat, “ces preux chevaliers qui se battent en costume d’époque, vous croyez qu’ils vont au bureau dans cette tenue ? “Moi c’est pareil, j’ai voulu me déguiser en maire, un métier que j’ai tant aimé », explique Serge Grouard. « Et Jeanne d’Arc, vous croyez que la jeune fille qui représente la Sainte va au lycée, même à Saint-Charles, tous les jours en cuirasse ? Alors pourquoi n‘aurais-je pas le droit le 8 mai de me déguiser en maire d’Orléans,? ». Et l’ancien député-maire de la ville comme pour enfoncer le clou. « D’autant que je l’ai déjà dit et répété, cela ne m’intéresse plus, c’est juste de la comédie ». Une énième vérification de l’adage : “l’habit ne fait pas le moine”, ni le maire d’ailleurs.