“En couleur, en dessin en volume, elle capture les yeux grands ouverts des embrassades, des câlins, des gestes d’affection et des retrouvailles, peut-être parce qu’avant elle avait travaillé sur la vie des migrants”. Tels sont les mots d’Agnès Thouvenin Fleischer mis en exergue de la prenante et rare exposition qui se déroule jusqu’à dimanche dans une belle et vaste demeure du 97 bis, faubourg de Bourgogne, à Orléans.
Là avec une tendresse affûtée s’offrent les “Poignées d’amour” d’Agnès, dessins sculptés à quatre mains avec bois de chauffe zinc peinture à l’huile vernis, crayons, tendres t piquantes peintures sculptures mises en espace avec André Benchebane. A notre sens (ému) voici du banc public tendre , des œuvres à découvrir recto verso. Pourquoi tenir à présenter ces œuvres réjouissantes de fraîcheur? Agnès Thouvenin: “Dans mes tableaux, je raconte des histoires et je fais partie des artistes narratifs. Dans ma peinture, j’ai travaillé longtemps sur des migrants et je reviens aujourd’hui sur les retrouvailles. Je pense tout simplement que c’est un véritable geste d’amour que de se prendre par la taille .”
Embrassades de couleurs, bousculade de formes
Et puis, dans cette très forte jolie exposition, ample de sens, voici les œuvres de Marie Cabreval qu’a invité Agnès par goût de la communion. Alors voici des papiers cousus, des papiers collés aux côtés de peintures fleurant l’embrassade des couleurs et de dessins lisant dans les lignes de la vie. Place ainsi à la dictée des poissons, aux larmes des étoiles, à vingt-mille lieux sous les rêves, à l’arrimage aux papillons d’une jeune réfugiée.
Marie Cabreval: “Agnès a vu mes collages et m’a invitée parce qu’elle trouvait qu’il y avait là une sensibilité voisine. Je n’ai pu que me laisser emmener dans cette aventure. Ici, les mots cousus ne sont que des clés pour entrer dans une histoire, entre le collage et le verbe c’est une collusion fortuite, tout se déroule avec les mots venus du ventre, c’est cela même le geste de l’écriture.” Et Marie Cabreval de parler de “ce qui est poème dans les traces percées d’une aiguille, un va et vient à petits points serrés et petits pas tirés.”
Bref, dans cette très belle exposition où s’étreignent et se répondent la ligne et le silence, la bousculade des formes, la couleur et l’aura de la beauté du verbe, il n’y a de quoi déambuler qu’avec un rare bonheur au cœur de l’humain , de ses joies , ses espoirs . Une caresse pour les le regard.
Jean-Dominique Burtin.
Photos: JDB
Exposition papier collé, papier cousu, peinture , dessins, sculpture de Agnès Thouvenin Flescher, Marie Cabreval, André Benchabane.
Jusqu’au dimanche, 97 bis, faubourg de Bourgogne, Orléans.
De 12 heures à 20 heures. Entrée libre.