Pierre Allorant.
A propos des municipales dont la campagne a déjà pris son élan, Edouard Philippe aurait lancé « c’est un combat de rue ». Entre LREM et son allié le MoDem, ces élections locales sont loin d’être un conte de fée. Très tôt LREM s’est empressée de publier deux listes de candidats qu’elle soutiendra en mars prochain. Ce qui n’est pas du goût de Patrick Mignola, le patron des députés MoDem, soutenu par Marc Fesneau le loiréchérien, ministre des Relations avec le Parlement. Réplique du MoDem selon le Canard Enchaîné, confirmé par le parti de François Bayrou: il va investir une liste de noms avant le 14 juillet entre 200 et 300, candidats ou chefs de file. Et Orléans dans ce bras de fer ?
Justement la capitale de la région Centre -Val de Loire fait partie de ces villes que brigue la majorité – comme Aix-en-Provence, Melun, Clermont-Ferrand, Rennes, Niort – et où un MoDem sera chef de file. A Orléans il s’agit de Richard Ramos, député de la sixième circonscription du Loiret, et adoubé par François Bayrou. « Nous avons notre propre calendrier », dit Richard Ramos. « Je n’ai rien contre Olivier Carré, mais au lieu d’aller à Paris sans arrêt pour chercher l’investiture en haut lieu et de couper des rubans à Orléans, il ferait mieux de rassembler la ville. Orléans se gagnera en rassemblant ». Il se dit en effet qu’Olivier Carré déjeune une à deux fois semaine avec Edouard Philippe, chef d’orchestre de la majorité aux municipales.
Tant à Paris qu’à Orléans, Olivier Carré est un caillou dans la chaussure de la majorité. Il y a encore un mois, avant l’affaire du Canard, il avait 90% de chances d’être investi par LREM. Aujourd’hui ce serait plutôt 60%. En septembre, LREM Paris devrait financer un sondage à Orléans. On y verra plus clair. Mais aujourd’hui il n’y a à peu près personne à LREM pour souhaiter figurer sur la liste du maire sortant.
Carré n’est plus l’hypothèse unique à Paris
En attendant, selon des observateurs, « Carré n’est plus l’hypothèse unique à Paris». De tous bords un homme est sollicité pour se présenter en tête de liste. C’est Pierre Allorant, le vice-président de l’université d’Orléans et doyen de la fac de Droit. Les appels du pied viennent de partout. Olivier Carré lui a aussi proposé d’être sur sa liste. Ancien socialiste, aujourd’hui sans étiquette, proche de LREM, modéré, historien, politologue, connaissant la ville sur le bout des doigts, consensuel, médiatique, un ancien maire d’Orléans a dit de lui, « il faut qu’il arrête de commenter et qu’il se lance dans l’action politique ».
« C’est plus que d’actualité », affirme Richard Ramos et « je suis prêt à partir sur une liste avec lui ». Il se dit même que le nom de Pierre Allorant, par ailleurs fils de médecin du côté des Aydes et petit fils de préfet radical, André Jozon, a été cité par Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, et c’est un ancien ami du PS, Jean-Pierre Sueur, qui le lui aurait soufflé. Reste un hic, c’est que Pierre Allorant ne cache pas sa bonne entente avec Olivier Carré et qu’il n’est pas du genre à trahir et rompre des amitiés affirmées et réaffirmées comme cela vient de se pratiquer au sein d’un fameux tandem orléanais.
Ch.B