Ce vendredi 28 juin, alors que la canicule bat son plein, les spectateurs étaient venus nombreux à Jazz’in Cheverny pour les concerts de Nicolas Folmer et China Moses.
Après une entrée en matière sur la scène de l’église par le groupe Les Pompiers, et malgré la canicule et l’extrême chaleur de ce vendredi soir, la soirée de lancement des concerts du château fut extraordinaire, avec deux ambiances très différentes.
Un bel hommage à Miles Davis
Après un temps d’attente supérieur à la normale, le premier concert ayant été décalé de plus d’une demi-heure pour ne pas trop exposer les musiciens, Nicolas Folmer et son ensemble de six musiciens de très haut niveau se sont réappropriés les musiques de Miles Davis pour un hommage personnel, en essayant de ne pas trahir l’artiste. Pour cela, cet excellent trompettiste, compositeur et arrangeur, a repris des musiques de Miles ou de ses musiciens, et les a réécrites par exemple en effet miroir, ou en adaptant un solo.
Nicolas Folmer
On est dans une forme de jazz très expérimental, mais bien apprécié du public. A la fin de sa vie, Miles Davis reprenait des morceaux d’autres musiciens et se les appropriait en les retravaillant ; ainsi Nicolas Folmer a imaginé ce qu’il aurait pu faire aujourd’hui avec un morceau des Daft Punk. Enfin deux ballades jouées à 10 ans d’intervalle par le maitre ont été revisitées, dont un thème de Mickael Jackson.
La très attendue China Moses
Après la pause et la nuit venue, c’est la magnifique China Moses, fille de la célèbre Dee Dee Bridgewater, qui est venue enchanter les très nombreux spectateurs présents. En 2017, elle a écrit une composition originale, Nightintales, c’est-à-dire l’intégralité d’un album, en cinq jours, avec des histoires de vie sous forme de saynètes. Pour faire vivre ce projet musical, elle est accompagnée par quatre musiciens extrêmement talentueux, venus de Londres et ayant tous sortis des albums en leur nom, un trompettiste-guitariste, un pianiste, un bassiste-contrebassiste et un batteur.
China Moses
China est rayonnante, heureuse d’être sur cette scène et cela se voit. Elle s’exprime dans un français parfait et communique avec les spectateurs comme avec des amis, raconte l’histoire des ses chansons qui sont des morceaux de sa vie, entre son amour du whisky qui l’a amené au mariage, sa rencontre avec une magnifique rwandaise et le jugement selon les apparences ou son divorce.
Un moment riche en émotions
La voix de China est profonde, chaude, grave, puissante, harmonieuse, pleine de nuances et de sensibilité. Cette grande artiste vit pleinement ses émotions qu’elle transmet au public, en particulier sur une chanson en hommage à sa mère. Dans ses textes, China veut donner de l’espoir, car la musique est une forme de thérapie. Pour elle, c’est un grand moment de partage, entre paroles, rires et chansons. Pour la fin du concert, elle fait lever et chanter les spectateurs qui participent avec bonheur. La dernière chanson de la soirée, qu’elle interprète une bière à la main, est un hommage à Dinah Washington, une artiste qu’elle admire.
Les noctambules ont ensuite terminé la soirée tard dans la nuit, avec la sympathique et joyeuse prestation du groupe Cut the Alligator.
Eve
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