Les vidéos et photos indécentes de vaches à hublot, filmées par l’association L214 début 2019 en France ont été reprises par la quasi-totalité des médias. Nous avons alors découvert sur nos écrans, incrédules et ébahis, des bovins parqués dans un centre de recherche privé de la Sarthe, dont les flans ont été déchirés, on n’ose imaginer comment, pour y placer donc une sorte de hublot et une canule afin d’avoir un accès direct et permanent à leurs panses.
On est en droit de se demander dans quel cerveau malade cette idée a germé. Les chercheurs de ce plus grand centre sur la nutrition d’Europe, tentent, eux, de justifier cette chirurgie invasive sous les explications fumeuses d’une meilleure compréhension de la digestion de ces ruminants afin de leur faire produire encore et toujours plus de lait. Certains médias se sont d’ailleurs contentés de ces explications peu convaincantes et sont vite passés à des infos plus « humaines ». Que cette pratique soit ancienne ou non ne nous exonère en aucun cas de réfléchir au degré de barbarie atteint par nos sociétés dites civilisées.
En fait, concernant le traitement des animaux, rien n’a changé dans notre beau pays depuis le concept « d’animal-machine » cher à Descartes. Pour ce philosophe, l’animal ne serait rien d’autre qu’une machine perfectionnée, une sorte d’automate. Des arguments réfutés depuis par les recherches des éthologues sur la sensibilité animale. Des travaux qui nous apprennent par exemple qu’une vache peut pleurer durant plusieurs jours la séparation d’avec son veau et que ces derniers sanglotent aussi quand ils sont menés à l’abattoir.
De son côté, L214 entend porter plainte auprès du procureur de la République du Mans pour atteinte à la santé et au bien-être animal et pour demander l’arrêt de ces expérimentations. Des solutions alternatives seraient également à l’étude pour mettre fin à cette pratique, mais malheureusement celle-ci n’est pas la seule à martyriser les animaux destinés à nos assiettes.
Mais en fait, pourquoi s’inquiéter et s’indigner puisque, dès le 12 juin, Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la transition écologique a affirmé sans ciller sur LCP que « la pose de hublots sur la panse de vaches à des fins de recherche est certes choquante mais utile pour la science ». Nicolas Hulot appréciera.
Sophie Deschamps