Grand unisson : des musiques actuelles en quête de futur…

« Faites du bruit ! ». En ce samedi 16 juin, tout juste avant minuit, la chanteuse Joy clôt la prestation du groupe Sunvizor en parodiant Nagui, incitant la foule de l’édition 2019 du Grand Unisson à l’accompagner dans ses derniers morceaux, hauts en couleurs. Le public est là en nombre, mais un peu sage à son goût, et elle tentera de le réveiller en se faisant porter à bras au-dessus des têtes pour terminer en beauté. Juste avant le déclenchement du traditionnel feu d’artifice, celle qui sut capter avec talent l’auditoire pendant une heure tient toujours la forme. Habituée des tournées internationales, le groupe n’est pas venu en vain à St Jean de la Ruelle. Sa prestation de qualité, portant brillamment le nu reggae, a su convaincre le public. Au point d’inspirer, en bas de la scène, par exemple, un couple de jongleurs…

Sunvizor

Jongler est justement la compétence principale demandée aux programmateurs pour réussir chaque année une nouvelle édition du Grand unisson, et en faire un succès populaire cher aux volontés des élus, tels Marceau Villaret, l’adjoint à la culture, présent sur le lieu ce samedi, et heureux du résultat.

Des concerts et un village

Lancée notamment en partenariat avec la ville d’Orléans, construite comme une fête inter-quartier à la programmation insolite, ce nouveau grand unisson a tenu ses promesses. Ainsi, alors que le « village » proposait jeux et activités caritatives en complément des différentes buvettes tenues par des associations locales, les deux scènes alternaient le soir les musiques dites actuelles pour charmer et entrainer parfois dans quelques danses improvisées une partie public. Sans conteste, le choix était large, en dehors de la variété française traditionnelle. Entre musique électro et hip hop, afropunk et trap music, blues en solo et jazz avec le big band du conservatoire municipal, l’offre était suffisamment éclectique pour aller au-delà d’un public « jeunes », comme certains auraient pu le craindre.

et quelques regrets…

Certes, à l’extinction des derniers feux, d’aucuns regrettaient qu’aucune tête d’affiche un peu plus connue ait apporté une autre dimension au programme, et d’autres notaient que la programmation ne brillait pas par sa représentation féminine. « Sur 12 interventions présentées, seuls deux mettaient une chanteuse en premier plan, si l’on excepte la guitariste du groupe barcelonais Muyayo Rif ». Mais qu’importe, le public était content, ce qui était le principal.

Philémone

Et, rétorqueront quelques optimistes, ce n’étaient certainement pas pour rien que le festival commençait et se terminait par des femmes. Entre la tourangelle Philémone, aux textes acidulés et aux sons surprenants, fière de faire l’ouverture, avant de se produire à Blois le 22 juin, et Joy, la chanteuse de Sunvizor, à la voix aussi personnelle qu’au tempérament bien affirmé, il y avait sans conteste tout un monde.

Mais un monde qui résumait bien l’esprit du festival : donner leur chance aux musiques actuelles, en leur promettant un futur.

Jean-Luc Bouland

Et l’album photos de la soirée:

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